Le tigre imaginaire et son petit garçon de propriétaire vous ont ravi. Mais alors, qui a gagné quelque chose ?
Calvin et Hobbes : Si Calvin et Hobbes n'avaient pas été un enfant et un tigre, qu'auraient-ils bien pu être ? Un chien et une puce ? Un opposum et un ragondin ?
Guillaume DS. :
Voici donc mon humble participation au concours "Calvin et Hobbes".
A votre question "*Si Calvin et Hobbes n'avez pas été un enfant et un tigre, qu'auraient-ils bien pu être ?"*, je réponds... un théologien polémiste français et un philosophe matérialiste anglais.
Si si.
La chose peut sembler peu probable, mais elle est véridique.
Bien que certaines sources (soit disant encyclopédiques, je me gausse) affirment que ces deux personnes n'auraient jamais pu se rencontrer, je le dis, c'est faux.
Jean Calvin et Thomas Hobbes se sont rencontrés.
Et ces paroles sont fondées.
La preuve en image :
Bien sur, depuis le temps, la qualité de l'image a perdue en superbe, mais que voulez vo
Ce brave Bill Watterson, malgré tout le respect que j'ai pour lui, n'a rien inventé...
Jean H. :
L'un deux est grand, l'autre plus petit.
Pour Calvin quelle idée folle
D'avoir un félin de compagnie
Et pour Hobbes étrange chose:
Un Lion avec une Souris.
Aux champs, à la ville, à la vie,
Ils sont pourtant amis, meilleurs des associés.
Le petit fourré dans la crinière du roi
Ne craint ni le froid, ni vent, ni les gens mauvais
Et souvent au gros chat ôte une épine
Qui sans cela gâcherait leur course, leur jeux.
A l'idée de l'un c'est l'autre qui s'anime
Un espoir, une envie commune qui rend heureux.
Georges X. :
Une puce et un poux (mais si, souvenez-vous, assis sur un tabouret, jouaient aux cartes, la puce perdait, etc.). C'est évident, non ?
Yves C. :
Tout d'abord je tiens à vous féliciter pour cette brillante idée de proposer un concours au thème si enthousiasmant et si merveilleusement doté des deux-tomes-que-justement-j'espérais-un-jour-pouvoir-dévorer !
Si ! C'est de la pure sérendipité... ou je ne m'y connais pas !
Mais revenons à nos moutons : "Si Calvin et Hobbes n'avaient pas été un enfant et un tigre, qu'auraient-ils bien pu être ?" demandez-vous avec ce superbe sens de la provocation philosophique qui, à l'évidence, vous anime.
Et m'émeut.
La réponse s'impose d'elle même : Une vache et un bousier, bien sûr !
Cela semble, à première vue, fort éloigné de l'univers de Bill Watterson et pourtant, si vous me le permettez, nous sommes en plein dedans.
Pourquoi ? Éh bien, je vais vous le dire :
Considérons le sujet de la célèbre série : le monde vu par les yeux d'un enfant, qui ne demande qu'à s'en échapper.
Cernant le tragique de l'existence du halo de l'innocence, il monologue de vignette en vignette avec son tigre-doudou* - nommé Hobbes, par quoi il nous est d'ailleurs subtilement rappelé que l'homme est un loup pour l'homme, et bien plus encore pour un enfant comme vous ou moi.
Cela aucun adulte ne le voit... à moins d'ouvrir les yeux de l'enfance.
Depuis "Le petit Nicolas" de Sempé et Goscinny et "Quand j'avais cinq ans je m'ai tué" de Howard Buten, on n'avait pas fait mieux ! Calvin oppose simplement sa réalité à celle des "grands", et comme Alice, nous fait passer de l'autre côté du miroir où nous attendent... un petit bousier et sa grande amie la vache pie noir !
Cette fois ce n'est pas dans la neige blanche que notre héros s'ébat et se bat... mais le fond reste le même : le vaste monde et sa terrible réalité bousière.
Certes il n'y a plus de rayures sur une peluche qu'anime seul le regard de l'enfance, mais de grosses taches noires sur fond blanc, et un gros mufle rose et doux dialoguant avec un petit bousier râleur et opiniâtre... qui n'a pas les pieds sur terre.
La différence de taille entre ces deux êtres, associée à l'extrême dépendance qui les relie, assure déjà un cratère achilletalonnesque** d'intérêts graphiques et ludo-philosophiques. Bien entendu le fermier, le facteur et les autres adultes qui passent régulièrement près d'eux n'ont pas la moindre idée de la richesse de leurs débats.
Pourtant les sujets évoqués par le monstre doux et le psychopathe à l'envers sont des plus variés : les trains qui se croisent à des heures impossibles, l'origine des mouches, les indignes soupçons de pollution bovine de l'atmosphère, le beurre et l'argent du beurre, rumination et philosophie, les bouses et l'écologie, etc.
Que de planches, comme feuilles en automne ! Je sens que je vais m'y mettre...
En attendant ces nouvelles aventures, je vous prie d'agréer, cher Monsieur Ramirez, cette petite pelote que je dépose modestement sous vos yeux, ainsi que mes vifs remerciements pour m'avoir donné l'occasion d'échapper, un court instant, au triste monde des adultes.
Mes salutations les plus lettrées à vous, ainsi qu'à Madame ActuaLitté et ses enfants
* Oui je sais : monologuer avec quelqu'un... c'est dialoguer. Mais que faisaient donc Narcisse, Néarque ou Théramène avec Britannicus, Polyeucte ou Phèdre ? Pardonnez cette petite saillie un peu pédante mais nous sommes sur ActuaLitté après tout. Hé ! Hé !
** Voir "abracadabrantesque"
Amina M. :
Il faudrait probablement consulter les travaux de Darwin pour remonter la pente de cette question douloureusement d'actualité, en période d'identité nationale vachement contestée. Alors, peut-être pourrions-nous trouver une solution qui ne serait pas dévoyée par des propos de malandrins.
Et ça tombe bien, j'ai justement fini ce matin même L'évolution des espèces. Alors de manière tout à fait scientifique, je peux vous répondre. Calvin et Hobbes auraient été une amibe et une bactérie. Si, si... C'est tout à fait logique...