Suite des cyberattaques, en l’occurrence l’infiltration de comptes Gmail, Google menace Pékin de fermer la version chinoise de Google et de lever toute censure dans les résultats de son moteur de recherche.
Le 14 janvier 2010, Google a annoncé avec surprise la fermeture possible de la version chinoise de son moteur de recherche en mandarin et refuse désormais de censurer son moteur de recherche en mandarin. En effet, le régime communiste impose des règles d’autocensure que l’ensemble des sites Internet doivent respecter pour que le public chinois n’accède pas à un contenu jugé politiquement sensible.
Cette attaque a été détectée comme provenant de la Chine et avait pour cible des comptes Gmail de militants défenseurs des droits de l’Homme et critiquant le gouvernement chinois actuel.
Devant l’envergure internationale qu’a prise cette affaire depuis l’intervention du Président américain et sa secrétaire d’Etat, la controverse a vite été censurée afin de prévenir toute contamination éventuelle dans le pays.
Cela n’a pas empêché certains internautes de déposer des gerbes de fleurs devant le siège de la société Google à Pékin, attristés de la nouvelle du départ du géant américain. En effet, Google détenait 35% du marché et avait opté pour une politique d’autocensure moins forte que celle de son concurrent chinois Baidu.
Les contradicteurs de Google avançent que cette prise de position n’est que l’aveu d’un échec commercial face au moteur de recherche Chinois.
Google n’est pas le seul à subir cette censure puisque la politique chinoise sur Internet est très stricte envers tous les sites étrangers, et fonde cette démarche sur des raisons de «responsabilités sociales» afin de protéger le public chinois contre des contenus considérés comme nuisibles.
Ainsi le Bureau de l’information du Conseil d’Etat a énoncé : «Guider l’opinion publique sur Internet est une mesure garantissant la sécurité de l’information en ligne».
De plus, le soutien de Yahoo apporté à Google met en porte à faux avec le gouvernement Chinois, le grand groupe de commerce en ligne chinois Alibaba détenu à 40% par la société américaine basée à Sunnyvale.
Alors que le monde des affaires sait parfaitement que le soutien du gouvernement chinois est indispensable pour s’implanter en Chine et exercer son activité, Google avec le lancement de son nouveau Smartphone risque certainement de perdre un marché pour le moins prometteur.
Sources:
-«Internet : Pékin tente d’étouffer le débat sur la censure» Y.R., Les Echos, 15-16 janvier 2010 p 7
-«Le soutien de Yahoo ! à Google énerve son partenaire chinois» Yann Rousseau, Les Echos, 18 janvier 2010 p 25
-«Google : Pekin s’en moque et pas qu’un peu» Camille Gévaudan, 14 janvier 2010 www.ecrans.fr
-«Attaque contre Google : Pékin nie toute implication», TF1 News, 24 janvier 2010