J’ai appris dernièrement cette nouvelle et j’en ai d’abord été amusé.
Il semblerait que plus de 130.000 français se trouvent depuis le début de l’année dernière dans une situation assez ubuesque : leur nationalité française est contestée par l’administration chargée de renouveler leurs papiers, carte d’identité ou passeport !
A priori, le sort de ces français et leurs problèmes avec l’administration de leur pays m’indiffère de la manière la plus totale.
Mais ma curiosité du droit et mon intérêt des imbroglios administratifs m’ont poussé à en savoir un peu plus, d’autant que parmi les « victimes » de ce problème il y aurait des personnalités connues, entre autre l’ex-journaliste Anne Saint-Clair, épouse de Dominique Strauss-Kahn et l’actrice animatrice de télévision Laurence BOCCOLINI.
Il s’agit donc de français, nés de parents eux-mêmes français, dont la « francité » ne fait aucun doute d’aucune espèce, mais à qui l’administration demanderait de « fournir la preuve de sa nationalité sur plusieurs générations ».
Ainsi des français, fils ou filles, petits-fils ou petites-filles de français, auraient à prouver aux yeux de l’administration de la France leur « francité » !
Tout cela n’aurait aucun intérêt pour moi, si je n’avais pas poussé le raisonnement un peu plus avant !
Quid demain de ces dizaines, ces centaines, ces milliers de nouveaux français, issus de nos contrées, sans compter ceux venus d’ailleurs !
Qu’en sera-t-il de ceux d’entre eux qui sont français, parce que leurs parents, venus des montagnes de l’Atlas ou des confins du Souss, se sont trouvés, par les aléas de la vie, jetés en pâture à des marchands de main d’œuvre bon marché?
Qu’en sera-t-il de ceux qui eux ont choisi d’aller en France, de devenir français, laissant au pays famille et racines, pour des raisons personnelles qui les regardent !
Quand ils seront amenés, dans quelques années, à renouveler leurs cartes d’identité ou leur passeport, encore tout neufs aujourd’hui, l’administration leur demandera de faire la preuve de l’impossible !
Devraient-ils abandonner la douce France et rentrer au pays qu’ils ne connaissent plus ou qu’ils n’ont jamais connu ?
Cette démarche administrative française s’inscrit-elle dans une politique plus large et plus profonde, et surtout plus insidieuse, de « purification administrative » de la population française ?
En tout cas, elle semble emboîter le pas très logiquement dans le débat sur l’identité nationale dont on ne décelait pas les vraies raisons!