Durant les conférences Tools of Change for Publishing 2010 fut présenté assez largement l'appareil de Qualcomm Mirasol. Présent sur place, notre correspondant Actialuna s'est longuement penché sur cette future tablette pour nous en dévoiler tout ce qu'il possible de dire. Un article un peu technique, mais qui cherche avant tout à présenter cette technologie nouvelle.
Les ingénieurs de Qualcomm s’investissent donc dans un nouveau domaine : les écrans réflexifs qui à l’instar de eInk dans les appareils tels que le Kindle, Booken, Nook permettent de lire dans des conditions confortables de lumière ambiante. Le cerveau notamment ne subit pas trop de déperdition d’activité cérébrale du l’interprétation d’une image lumineuse.
Le papier de Qualcomm s’inspire d’un phénomène naturel présent dans la nature appelé interférométrie et qui correspond à ce que l’on peut voir sur certain papillon diurne entre autres… les exemples dans la nature ne manquent pas, mais c’est la métaphore marketing que Qualcomm a décidé d’utiliser et elle fonctionne assez bien.
En clair, comment cela fonctionne-t-il ? Sur le papier imprimé, la couleur est créée par - premièrement - une absorption de certaines couleurs (longueur d’onde) de la lumière puis une réflexion d’une gamme de couleurs (réflexion) que l’œil perçoit. Ainsi et en simplifiant beaucoup, voir le dessin d’une feuille verte sur du papier signifie que toutes les autres couleurs autres que le vert ont été absorbées par le dessin de la feuille. Dans le cas de la technologue Mirasol la réflexion procède d'un autre phénomène : la diffraction.
Mirasol c’est de la nanotechnologie ou plutôt de la micro puisqu'un pixel est un peu plus gros que 10 microns de coté… Celui-ci est composé d’un miroir qui va varier de position par champs électrostatiques et d’une membrane fixe qui diffracte la lumière.
La couleur est créée en faisant varier la position du miroir en dessous. Première qualité et premier défaut de papier… afin de renvoyer le maximum de lumière la surface est donc miroitante et le blanc qui devrait théoriquement être la réflexion d’un maximum de couleur est plutôt gris miroitant. C’est le même défaut que le papier électronique du français Nemoptic.
Première qualité : l’ensemble des couleurs peut être obtenu par un seul et même pixel. Autrement dit, il n’y a pas besoin - en théorie - d’avoir du rouge, vert, bleu.
Dans la réalité faire varier un pixel sur toute la gamme des couleurs pose de nombreux problèmes. (La position du miroir et le temps pour le faire varier) Celà permet une densité colorimétrique parfaite.
Qualcomm a donc décidé de garder un système où certains pixels sont bloqués sur le rouge, le vert et le bleu. À noter que c’est la première fois qu’on a un système réflexif RVB additif.
Ceux qui connaissent les techniques de l’imprimerie savent que l’on fonctionne sur un système soustractif ou le Cyan le Magenta et le Jaune (complété du noir) permettent une visualisation des couleurs par jeu de trame.
L’avantage de l’imprimerie c’est que le pigment d’encre est sur le papier et les couleurs assez vives… mais un grand nombre de couleurs ne sont pas imprimables, tel qu’un vert très vif, violet ou orange est vifs.
Or le papier de Qualcomm couvre théoriquement un gamut plus élevé.
L’écran ou le ePaper Mirasol c’est un peu le meilleur des deux mondes, l’écran et le papier.
(à suivre...)
© Photo de Alain Pierrot