A 49 ans, ce cinéaste de la nouvelle vague iranienne est un habitué des coups de ciseaux. Internationalement acclamés, la plupart de ses films ont été frappés par la censure iranienne. Cette année, il a même été empêché de se rendre au Festival de Berlin (le même Festival où il reçut, en 2006, l'ours d'argent pour « Hors Jeu »). Il faut dire que ses longs métrages, qui s'attaquent aux problèmes de la société iranienne (discrimination envers les femmes, pauvreté, désillusion) ont de quoi chatouiller la barbe des radicaux au pouvoir. Mais si Panahi subit aujourd'hui tant de pression, c'est parce que, comme beaucoup d'intellectuels et d'artistes iraniens, il soutient ouvertement le mouvement vert de l'opposition. L'été dernier, il s'est déjà brièvement retrouvé derrière les barreaux, pour avoir assisté à une cérémonie organisée à la mémoire de Neda Agha Soltan, jeune manifestante tuée lors d'un rassemblement anti-Ahmadinejad.