D’APRÈS AFP
C’est la présence beaucoup plus au sud que d’habitude d’un courant froid de haute altitude avec en basse couche une grande masse d’air chaud qui est à l’origine de la tempête de ce week-end. «Les tempêtes sont assez habituelles en février sur la France, mais celle-là est d’une ampleur et d’une intensité très au-dessus de ce qu’on observe habituellement», dit Hubert Dreveton, chef prévisionniste à Météo France. «Assez nettement en dessous de celle de décembre 1999», elle s’est avérée tout de même «très remarquable» pour les départements placés samedi en vigilance rouge (Vienne, Vendée, Charente-Maritime et Deux-Sèvres).
Ces tempêtes s’expliquent par la conjonction d’un «courant-jet» en haute altitude (entre 6 et 15 km), avec des vents d’ouest rapides et forts, et d’une masse d’air chaud en basse couche, dans les 1 500 premiers mètres de l’atmosphère. «L’interaction entre les vents d’altitude et les anomalies chaudes en basse couche entraîne un creusement, c’est-à-dire une baisse de la pression et la formation d’une dépression ou cyclogénèse», indique le météorologue.
Les tempêtes se forment le plus souvent plus au nord, au niveau du 50e parallèle nord (la Manche), voire en Grande-Bretagne ou en Scandinavie. Or, le courant-jet, avec des vents particulièrement puissants, était positionné depuis quelques jours au milieu de l’océan Atlantique et plus au sud, vers le 30e parallèle nord - soit la latitude du Maroc. Du fait de ce positionnement méridional, la masse d’air chaud, selon Hubert Dreveton, était plus importante que d’habitude. «C’est la présence d’air plus chaud en basse couche qui a permis le développement de cette tempête», baptisée Xynthia par les météorologues allemands.
Cette dépression est remontée samedi en passant par le Portugal et le nord-ouest de l’Espagne. Cette tempête est la plus importante depuis «la tempête du siècle», il y a dix ans. Les 26 et 27 décembre 1999, deux tempêtes avec des rafales à 200 km/h avaient fait 92 morts et des dégâts estimés en dizaines de milliards de francs. La première, le 26, avait balayé la moitié nord de la France. La seconde, le 27, avait frappé principalement le Limousin et les régions Poitou-Charentes, Aquitaine, Auvergne et Franche-Comté.