Et in Arcadia Ego c'est d'abord le nom que l'artiste a choisi pour sa pièce maîtresse placée au centre de l’exposition. Un "simple" espace pentagonal habillé de rideaux épais pour figurer la croisée de différents mondes à partir duquel on peut pénétrer dans cinq cabinets chromatiques qui sont autant d’états d’âme à ressentir.
Dès les premiers pas dans le vestibule rouge, deux fauteuils de théâtre invitent à s'installer. Au mur deux portraits de femme (Femme tatouée) interpellent par leur ressemblance. On aurait envie de chercher les 8 erreurs. La seule issue possible est de poursuivre par Et in Arcadia Ego où j'ai franchi le rideau noir ouvrant sur le Cabinet de la nuit.
L’eau, fluide matière du lac ou de la cascade trouve sa source sonore dans la grotte bleue où est projeté un film en super 8 diffusé sur une musique planante composée spécialement par Nicolas Comment. Diffusés en boucle, les rushs de la cascade du bois de Boulogne sont ponctués de flashs qui fragmentent la vidéo, à l’image de la réminiscence fugitive d’un souvenir.
Sur la droite, deux héliogravures, Je t’aime, je ne t’aime plus, nous introduisent au cœur de la grotte, symbole choisi par l’artiste pour évoquer l’intériorité de l’être. Sur le mur de gauche deux œilletons invitent à deviner ce qui se trame dans la pièce adjacente.
Au centre de la salle, Globe au gant, Globe aux deux oursins et Globe fleur de mer, se présentent comme d'étranges objets extraits du monde aquatique, natures mortes prisonnières de cloches en verre.
Le seul choix possible est d'entrer maintenant dans la Salle noire où quatre tableaux de la série Mystery sont plongés dans l’obscurité.
Les peintures réalisées sur médium semblent se dissoudre dans le support. Seuls persistent des éléments nocturnes solitaires (filets d’eau, branches), laissés en suspens et happés par les profondeurs de l’eau.
Ils évoquent un au-delà qui n’est pas sans rappeler l’univers du peintre symboliste allemand Arnold Böcklin. C'est probablement l'espace le plus mélancolique de l'ensemble de la première exposition monographique en Ile-de-France d'Anne Laure Sacriste.
Anne Laure Sacriste est lauréate du Prix Champagnes Henriot. Le lancement de sa publication monographique Paradis Artificiels, aura lieu Samedi 20 mars à 16h en prolongement de l’exposition. Les parisiens pourront bénéficier d'une navette gratuite au départ de la Concorde.
ANNE LAURE SACRISTE - Exposition ET IN ARCADIA EGO
Micro Onde – centre d’art contemporain de l’Onde
8 bis, avenue Louis Bréguet 78140 Vélizy-Villacoublay Tél : 01 34 58 19 92
jusqu'au 20 mars 2010 du mardi au vendredi de 13h à 19h - le samedi de 10h à 16h
et les dimanches de spectacle de 15h à 16h
crédit photographique "Sébastien Agnetti" sauf mention contraire sur la photo