En effet, « avec les moyens actuels de la Bibliothèque nationale de France, il faudrait environ 750 millions d'euros et 375 ans pour numériser l'ensemble des ouvrages ».
Bilan des courses, le Sénat intervient, estimant probablement qu'un tel laps de temps ne permettrait pas à la France de s'assurer une place au soleil dans le domaine du livre numérique. Et d'ajouter, conformément aux données présentées dans le rapport : « Le patrimoine de la BnF à numériser équivaut à 15 millions de livres [ou ouvrages]. »
Cogito, dubito, ergo sum, aurait dit Descartes, le rapport Tessier avait donc raison, quand il évoquait la possibilité d'un rapprochement entre l'établissement public et une firme privée. Après tout, l'idée première du rapport était de proposer une « autre forme de partenariat, fondé sur l'échange équilibré de fichiers numérisés, sans clause d'exclusivité ».
Alors la Commission des Finances du Sénat se dit que pourquoi pas, si cela permet de gagner temps et argent, autant approuver ces choix. Et conformément aux propositions, effectuer « une numérisation aussi exhaustive que possible du patrimoine de la BnF et, dans le cadre d'un partenariat avec Google, d'échanger des fichiers, ou à défaut de mettre en place une filière commune de numérisation ».
Selon les sénateurs, le recours à Google pour aider la BnF dans cette tache serait même « indispensable », mais l'on s'inquiète tout de même de savoir « dans quelle mesure ces orientations pourront être effectivement mises en oeuvre ». Eh oui, car si le Grand Emprunt a débloqué 753 millions € (précisément), seuls 140 millions € étaient alloués à la BnF, ce qui risque de mettre Google en position de négociation particulièrement confortable.
Si, si...