Je l'ai quand même fait, pour un investissement de 6 euros.
Je me suis ensuite confortablement installé chez moi pour prendre le temps de le savourer. Après tout, cela doit bien valoir une petite séance de cinéma.
Cependant, après l'avoir feuilleté une fois, je peux désormais affirmer que c'est la dernière fois que je me le procure.
Pourquoi ?
Peut être parce qu'on nous prend pour des Mickeys?!
Je dois, avant tout, reconnaître les bonnes choses :
- il existe peu de magazines masculins de qualité et il faut pouvoir les soutenir,
- le concept d'un seul mannequin est une excellente idée
- les photos sont souvent artistiquement très belles.
Et puis vous donner quelques chiffres :
- 19ème parution
- 314 pages totales
- 200 pages de série mode
- 59 pages de publicité dont 5 pages de Trussardi et 28 pages de promotion pour (2 pour le magazine, 2 pour les ans de D&G, 8 pour Adam Kimmel et 16 pour la marque RRL de Ralph Lauren), soit un total de 87 pages
- 6 pages blanches
- 1 page de ciel bleu
- 207 produits présentés qu'il s'agisse de vêtements, d'accessoires ou de bijoux, pour 68 marques citées
- 23 fois des produits issus des collections Trussardi ont été présentés, soit le plus grand nombre, puis 19 pour Dolce & Gabbana, 9 pour Vuitton ou Prada, 8 pour Dior Homme, 6 pour Gucci et 12 pour Natalia Brilli et Sandra Dechnik pour leurs bijoux.
- tous les annonceurs figurent dans les pages mode hormis Carlo Pignatelli, MCS, Paciotti et Zadig & Voltaire. - 32 représentent un modèle nu ou partiellement dénudé
- 93 silhouettes proposées avec un modèle homme ou femme pour une série mode
Mais, au delà des chiffres, je n'aime plus :
- l'omniprésence de son rédacteur mais ce n'est pas nouveau. Milan Vukmirovic signe le casting, le stylisme, les photos... et nous propose numéro après numéro, le même numéro!
- le mélange des genres : je sais bien que mode et magazine entretiennent une relation étroite et souvent de dépendance au regard des budgets annonceurs. C'est aussi vrai pour les blogs qui se professionnalisent. Cependant, quand on sait que Milan Vukmirovic est le styliste de Trussardi 1911, il sera facile que comprendre que sur 207 vêtements photographiés, 23 soient de chez Trussardi qui prend également 5 pages de publicité.
- la thématique unique : depuis quelques numéros, l'idée est de nous proposer plusieurs séries de mode avec un seul modèle, pour cette édition Arthur Sales, et un thème précis : ici le mannequin est pour un look cow-boy décliné en différentes variations. Pas de chance, je ne suis pas porté par le trip cow-boy.
- l'absence de vraies propositions. Ce n'est pas nouveau non plus, mais la tendance se confirme : les magazines de mode masculine et principalement les bi-annuels ne nous proposent plus une sélection de vêtements mais une sélection d'hommes dénudés.
Quand on est comme moi et que l'on aime le vêtement, l'achat d'un tel magazine doit permettre de découvrir de nouveaux stylismes, une façon de combiner les différents vêtements entre eux, mettre en avant les principales tendances.
Pour ce qui est des hommes dénudés, d'autres magazines se sont spécialisés alors pourquoi s'offrir (6 euros quand même) celui là.
Alors j'ai voulu me procurer un autre magazine et ce coup là je l'ai feuilleté avant de l'acheter. Il s'agissait de l'Optimum conçu par Milan Vukmirovic, avec de nombreuses pages de vêtements Trussardi 1911.
Je l'ai immédiatement reposé.
A quand un "ELLE" pour nous?