Crise de nerfs

Publié le 02 mars 2010 par Jeanyvessecheresse

C’est une histoire aussi saisissante que vraie que m’a racontée l’autre jour Hélène Geoffroy, conseillère générale socialiste de Vaulx en Velin. Lors d’une assemblée générale des salariés de l’entreprise Florence et Peillon, une entreprise industrielle en difficulté, mais c’est là aujourd’hui un pléonasme tant le monde de la finance soutenu par le gouvernement a pris le pas sur l’industrie malgré les discours toujours ronflants de Sarkozy.

Lors de cette assemblée générale on annonçait la liste des personnes licenciées. Soudain l’une des salariés est prise d’une violente crise de nerfs et doit être conduite d’urgence à l’hôpital. C’est le choc de la perte de son emploi pense-t-on alors. Et bien non c’est parce qu’elle n’est PAS sur la liste des licenciés que cette personne a craqué. Voila bien une situation qui interpelle sérieusement. On peut d’ailleurs la rapprocher de l’action de ces travailleurs de Meyzieu qui ont retenu leur direction non pour maintenir leur emploi mais pour obtenir une prime supra légale de licenciement. Ainsi donc les salariés ont aujourd’hui intégré le déclin de l’activité et ne posent plus vraiment dans une perspective inverse. Dès lors le montant de la prime de licenciement devient l’objet principal des luttes du désespoir. Le « no future » est entré dans les mœurs. Derrière cela il y l’endettement des familles qui, avec cette prime, effacent pour un temps l’ardoise ; quant à demain on verra bien, on fera avec. Voila qui modifie complètement l’approche des luttes sociales aujourd’hui et il n’est pas étonnant que les actions pour des hausses de salaires reviennent plus fort à l’ordre du jour.

Voila qui doit aussi amener le monde syndical et la gauche à se pencher sur le problème et à proposer des issues totalement revisitées aux conflits sociaux. Quant aux perspectives politiques elles ne pourront pas se résumer…