La Foire du Livre de Bruxelles a quarante ans. Cela paraît incroyable, et pourtant c'est ainsi. Elle a précédé la naissance du Salon du Livre de Paris (créé en 1981 et assez fortement remis en question). J'y allais, encore adolescent, je revenais avec des kilos de catalogues devant lesquels je rêvais: il y avait là tous les titres des ouvrages que j'avais envie de lire, que j'étais bien incapable d'acheter, dont les bibliothèques me fournissaient une partie minime, que je finirais bien par trouver, je ne savais comment, plus tard... (J'y suis arrivé.)
Je n'ai pas connu les vrais débuts, dans la galerie Louise. Mais j'ai fréquenté longtemps le Centre Rogier. J'y ai vu des écrivains pour la première fois. J'y ai porté, bien que ne portant jamais de couvre-chef, toutes les casquettes.
Étudiant légèrement dilettante, intéressé en fait par la lecture et rien d'autre, je courais les allées et m'arrêtais dans tous les stands sans faire le tri. Les collections des éditeurs russes m'impressionnaient.
Bibliothécaire, j'avais trouvé une bonne raison de me charger de catalogues, et évacué le souci de leur trouver une place chez moi.
Libraire, j'avais mis la Foire du Livre presque entre parenthèses, sinon le dimanche. Je n'ai jamais eu le don d'ubiquité.
Éditeur, j'ai tenu un stand - la position la plus épuisante de toutes, même si une Foire du Livre n'est jamais reposante. Je souriais intérieurement en voyant des auteurs passer incognito et vérifier si leurs ouvrages étaient présents - se manifestant ensuite, parfois bruyamment, s'ils manquaient.
Journaliste, je me suis mis à interviewer des invités, à chercher la matière de quelques échos.
Et à suivre la Foire dans son itinérance: le Palais des Congrès, le plateau du Heysel, Tours & Taxis actuellement, où je ne me suis trouvé qu'une fois, en 2007.
Cette année-là, j'avais tenu un petit blog, sur place. (Il est toujours présent sur la Toile, ici.)
Cette année-ci, je reste loin géographiquement mais "Le journal d'un lecteur" prend quand même ses quartiers virtuels à la Foire du Livre, grâce aux réponses que quelques auteurs et éditeurs (ils y seront, eux) feront aux questions que je leur pose. Par courriel, grâce à Facebook ou tout autre intermédiaire électronique puisque le thème est, cette année, l'échappée numérique.
On en parlera donc, de cela et d'autres choses, dès demain, jour de l'inauguration avant que les portes s'ouvrent au grand public jeudi, et jusqu'à lundi.
Dès demain soir aussi, Nicolas Ancion se lance dans l'écriture d'un bref roman policier en direct, comme il l'explique ici. On suivra cette aventure...
A demain, donc.