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Football - 47% des clubs en perte, à quand le fair-play financier?
Publié le 02 mars 2010 par Sportbusiness360Le chiffre aurait désespéré Courbertin dont l'esprit peut être évoqué en cette période de jeux Olympiques d'hiver : dans l'Europe du football, l'argent est le plus sûr moyen d'obtenir la victoire. C'est l'un des enseignements du « Panaroma footballistique des clubs européens » que vient de publier l'UEFA. Les experts de la confédération européenne de football qui ont examiné les comptes des 732 clubs de première division des 53 fédérations affiliées l'affirment : en 2008, dans 66 % des cas étudiés, le club national le plus riche a terminé à l'une des deux premières places de son championnat. Derrière ce constat se cache une réalité : la croissance régulière du « foot business ». Toujours en 2008, l'élite des clubs européens a généré 11,5 milliards d'euros de revenus, en hausse de 4,8 % par rapport à 2007. Bien sûr, les 5 ligues majeures que sont les championnats anglais, espagnol, italien, allemand et français dominent largement, cumulant 66 % de l'activité du secteur. Parmi les sources de revenus, on note que les droits TV arrivent en tête, à 36 %, devant la publicité et le sponsoring (25 %), la billetterie (22 %) et les autres recettes (17 %). Les dirigeants du football européen ne doivent pas pour autant voir la vie en rose. D'abord, les écarts sont très importants entre les riches et les pauvres entre les pays, mais aussi entre les équipes. Selon l'UEFA, dans chaque ligue, en moyenne, les 4 plus grandes équipes ont des revenus 3,9 fois supérieurs à ceux des autres clubs. Ce constat confirme, en passant, la pertinence du modèle du « big four », ce schéma qui voit 4 clubs dominer sportivement et économiquement la compétition, comme en Angleterre. Par ailleurs, il s'avère que les clubs examinés ont généré 578 millions d'euros de pertes cumulées contre 515 millions en 2007. Au total, 47 % des clubs sont en perte, même légèrement, et 22 % affichaient un déficit sérieux supérieur à 20 % de leur chiffre d'affaires. L'enquête indique également que, en 2008-2009, 58 % des équipes ont enregistré une baisse d'affluence dans leur stade, ce qui pointe l'impact de la crise financière. Plus grave, les coûts ne sont pas contrôlés. Ils ont progressé de 11 % entre 2007 et 2008, plus vite que les revenus. La cause : l'inflation des salaires, dont la hausse a été de 18 % en un an, à 7,1 milliards d'euros. Globalement, les dépenses des clubs ont été de 12,1 milliards, soit 105 % du chiffre d'affaires. A cela s'ajoute l'endettement. Le passif global de l'élite européenne est de 18,2 milliards, dont 6,3 milliards de dette nette. Les clubs anglais sont les plus concernés, comme le prouve la mise en redressement judiciaire de Portsmouth. Mais avec une dette de 3,8 milliards, ce sont aussi eux qui, avec leurs stades, ont les plus gros actifs. Autant de chiffres qui justifient l'instauration d'un « fair-play financier » par l'UEFA. [Via]