Cette semaine, l'UEFA a évalué à 3,8 milliards d'euros la dette des clubs anglais, ce qui représente plus de la moitié (56%) de l'ensemble des équipes européennes. Surtout, cette somme avoisine dangereusement celle des actifs des équipes de Premier League (4,3 milliards d'euros). Wigan, Hull et West Ham rencontrent d'importantes difficultés et les bilans de deux géants, Manchester United et Liverpool, suscitent l'inquiétude de leurs supporteurs. Manchester a dû émettre en janvier 500 millions de livres d'obligations, promesse de versements importants d'intérêt, mais seul moyen de refinancer une dette titanesque de 716,5 millions de livres. Liverpool (quelque 270 millions d'euros de dettes) a dû repousser sine die la construction d'un nouveau stade.
Cette situation inquiète la Fédération internationale (Fifa) qui compte aborder le sujet le 18 mars. Elle donne des arguments au président de l'UEFA Michel Platini, qui souhaite imposer son concept de "fair-play financier" en exigeant des clubs qu'ils respectent des ratios d'endettement. Après avoir pendant des années prôné la théorie du "debt is good", la Premier League, rattrapée par la crise financière mondiale, a infléchi sa position à l'automne, imposant pour la première fois un début de contrôle de gestion à ses clubs.[Via]