Eurosport fossoyeur du hockey olympique

Publié le 01 mars 2010 par Philostrate

    

Avoir les droits d'une compétition sportive est une chose. Savoir la mettre en valeur en est une autre. Sur ce dernier point, Eurosport, censée faire vivre le tournoi olympique aux amateurs de hockey sur glace, a échoué sur toute la ligne à Vancouver. Hormis les insomniaques ou les noctambules, qui eux pouvaient regarder en direct les rencontres, les autres n'ont eu aucune chance de suivre convenablement l'événement. Là où, pourtant, la chaîne passait et repassait jusqu'à plus soif des différés de bobsleigh ou de ski alpin et nordique, souvent diffusés la veille en direct à une heure tout à fait raisonnable - entre 19h et 23h… -, jamais en quinze jours sa grille de programme n'a présenté en journée de résumés conséquents des rencontres de hockey sur glace des nuits précédentes.
Il a donc fallu attendre la présentation de la finale entre le Canada et les Etats-Unis pour pouvoir revivre ne serait-ce que des bribes du tournoi disputé à Vancouver. Et là, soudain, illumination… Si Europsort n'a jamais rediffusé en journée de matches de hockey ou de résumés dignes de ce nom des échanges de palets nocturnes, ce n'est pas par choix éditorial ni parce que, soudainement, le bobsleigh aurait été érigé sur son antenne au rang de grande cause nationale. Non. C'est tout simplement parce que la chaîne sportive ne disposait visiblement pas de journalistes compétents en nombre suffisant… A en juger par le résumé foutraque vomi par la pauvre fille de permanence en régie avant l'ultime rencontre du tournoi, on comprenait soudain que la rédaction de la chaîne sportive s'y connaissait autant en hockey que Laurent Luyat, gentil speakerin de France Télévisions, en foot anglais ! Le journaliste chargé de prendre le relais avant que ne s'ouvrent les hostilités entre Canadiens et Américains s'en tirait à peine mieux : commentaire en décalage complet avec les images, noms écorchés, bref, la cata… Un échec sur toute la ligne, y compris lors des matches, où à part brailler, l'envoyé spécial sur place ne brillait guère par la finesse de ses analyses.
J'ai donc décidé de suivre la finale sur France 3. Et bien m'en a pris. Car une fois oubliés les plateaux niaiseux, animés par le speakerin susmentionné, Laurent Bellet et Thierry Adam, authentiques connaisseurs du jeu, n'ont pas démérité dans leurs commentaires, qui pour être grand public comme il se doit sur une chaîne généraliste, n'en restaient pas pour autant au ras de la glace. Bien sûr, il y avait avec eux Roch Voisine. Mais comme, hormis deux couplets pour célébrer la victoire canadienne, le Québecois s'est abstenu de chanter, tout le monde s'en est plutôt bien tiré…