Magazine Politique
Marco Rubio non seulement devance Charlie Crist dans sa primaire interne au Parti Républicain mais il gagne désormais contre son concurrent démocrate.
Marco Rubio incarne le new-look conservateur. La crise a envoyé Obama dans le camp du "socialisme régulateur". Les conditions de cette redistribution inquiètent. La fiscalité fédérale pourrait subir une progression importante.
Mais surtout, le Parti Démocrate perd en même temps la bataille des préoccupations morales : responsabilité des élites, relations avec les milieux financiers …
Le new-look conservateur trouve la ses deux socles.
Il engage la bataille contre le pouvoir fédéral et il défend des convictions morales fondées sur les droits des individus.
Dans ce contexte, certains conservateurs vont très loin en agitant la thèse d'une conspiration étatique, financée par Wall Street, orchestrée par des intellectuels socialistes et font état d'une sorte de complot.
C'est souvent la thèse de mouvements populistes comme le Tea Party.
Washington incarne le mal. " L'air y serait corrupteur ". Il faut donc se ressourcer dans " la vraie Amérique ".
Ce raisonnement anti-Washington gagne du terrain. Lors de la table ronde sur la réforme de la santé, même un modéré comme McCain a repris cette vague en demandant à Obama ce qu'était devenue la promesse de " changer washington ".
Pour l'instant, face à cette vague, Obama est sur la défensive.
Sa ligne de défense est seulement : le délai est trop court pour juger des résultats. Il se retranche derrière un facteur temps.
C'est fragile parce que l'opinion veut tout et tout de suite.
Par conséquent, la réponse d'Obama est perçue comme une dérobade. C'est justement cette image qu'il veut changer.
En attendant, la nouvelle génération marque des points. Elle fait naître l'espoir et surtout le sentiment qu'un mandat d'Obama " serait suffisant ". Elle veut réconcilier l'éthique et la technique. Elle veut allier morale et efficacité. Elle aborde 2010 en position de force.
Marco Rubio devient l'emblème de cette nouvelle génération qui bouscule les sortants de son propre camp et se permet désormais de battre dans les sondages les concurrents démocrates.