Dominique de Villepin voit ses intentions de vote grandir car il capitalise le cortège croissant des délaissés qui jugent désormais sévèrement le bilan présidentiel sans pour autant faire le pas du "crédit à la gauche".
Le sondage Ifop sur le commerce est instructif. Le bilan présidentiel tourne au rouge dans ce collège qui fut l'un de ses soutiens privilégiés. La raison, ce secteur professionnel s'estime "délaissé".
L'impact politique des aides bancaires a probablement été sous-estimé. De nombreuses corporations en difficulté se comparent maintenant et s'estiment "délaissées".
Ces aides dans la crise la plus forte sont perçues comme ayant démontré une volonté mais en privilégiant une économie par la reconstitution des fonds propres des banques d'abord.
Comme les agents économiques de base ne bénéficient pas d'aides significatives, la comparaison devient cruelle.
Ce dossier devient le scandale d'un Etat incestueux qui ne parvient pas à sanctionner ceux qui hier sont passés par les plus hautes structures du pouvoir avant de pantoufler dans les établissements bancaires.
C'est le scandale d'un Etat qui renfloue sans contrepartie claire connue de tous alors même qu'il s'agit des deniers des contribuables.
C'est le scandale d'un Etat qui ne prend pas les mesures nécessaires pour garantir aux contribuables la traçabilité de l'argent public placé dans ces structures.
C'est le scandale d'un Etat qui s'abrite derrière la menace de la ruine éventuelle de tous les épargnants pour reconduire un système qui a manifestement failli.
C'est le scandale d'un Etat qui accepte que par les frais au quotidien sur les ménages, les banques puissent éponger leurs déficits de spéculations douteuses.
Une fois passé le "feu de la crise", les citoyens deviennent très sévères pour les mesures mises en oeuvre dans ce domaine.
Le temps du transfert politique semble manifestement ouvert.