Un samedi matin. Café au soleil à quelques centaines de kilomètres de Paris. Le JDD qui traîne.
> Pages 2 & 3 : première double page sur le Salon de l'agriculture, entre crise et "raisons d'espérer", lentilles blondes et retour à la nature.
> Page 5 : McDonald's s'offre une pleine page de pub. Pour mettre en avant non pas son dernier Supreme double XX cheese, mais sa présence au Salon de l'agriculture. Dix ans déjà : "Nous contribuons à l'activité de plus de 30 000 éleveurs et agriculteurs français pour les filières boeuf, poulet, blé, salade et pomme de terre" puis, plus loin (et tant pis si on passe du coq à l'âne...) : "Notre objectif est de réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 20 % d'ici à 2020".
Ces quatre pages illustrent parfaitement, me semble -t-il, la situation dans laquelle se trouvent aujourd'hui les grandes multinationales, obligées de prendre la parole en permanence sur des thèmes de société, de contre-attaquer même, en communiquant massivement, chiffres à l'appui, sur leur contribution à un monde plus juste, plus durable, plus équitable... pour leurs clients certes, mais aussi, on peut l'imaginer, pour la fierté (l'honneur) de leurs salariés. J'y vois là un nouvelle expression de l'un des modèles centraux de notre étude sur "les nouveaux pouvoirs de la communication (interne)" : la stratégie de séduction par les valeurs sociétales.
Nbpage 7 : Au tour de BNP Paribas, avec une publicité, de défendre sa contribution. À travers l'histoire vraie des "Fils à Maman", ces restaurateurs parisiens amoureux d'une cuisine simple et savoureuse, et Julie Paget, leur chargée d'affaires, c'est 5 milliards d'euros pour 40 000 projets d'entreprise que BNP Paribas met en avant. Une communication assez sensible, à destination des jeunes entrepreneurs, bien sûr ! Mais ce n'est pas une manière de défendre aussi le bilan de la banque, quelques semaines après la polémique sur les profits retrouvés et le montant des bonus accordés ?