L’Institut Français du Design a remis, il y a deux semaines, les Prix Janus à 37 entreprises françaises. La cérémonie, qui a eu lieu au Conseil Economique, Social et Environnemental à Paris, a récompensé les démarches collaboratives entre les entreprises et des équipes de création de designers en présence de Thibault Fabre, Conseiller au cabinet d’Anne-Marie Idrac, Secrétaire d’État au Commerce extérieur.
L’environnement prend sa place
Créés par l’Institut français du design, les Janus ont pour ambition de promouvoir l’esthétique industrielle. Pour cette 54ème édition, une mention « éco design » a été ajoutée pour la première fois lors de la remise des prix. Grâce à l’appui financier de l’ADEME, la mention éco design a été donnée après analyse des projets par le cabinet EVEA. Ce cabinet de conseil en éco-conception et en éco-innovation a élaboré les diagnostics essentiels à l’attribution de la qualité « éco design ». Deux critères ont été retenus : le niveau de développement de la démarche d’éco-design et les qualités environnementales du projet candidat. « On constate qu’il y a toujours des entreprises proactives sur le sujet de l’éco-design. On veut les récompenser pour leur engagement, leur démarche, et le produit fini issu de cette démarche », souligne Jean-Baptiste Puyou, fondateur d’Evea. De plus, cette nouvelle mention a fait sensation avec de nombreux postulants, comme le commente Jean Baptiste Puyou: « On a constaté une forte mobilisation. Sur cette première édition, l’engagement des candidats aux Janus sur le thème de l’écologie et son intégration dans la démarche design ne s’est pas démenti ».
Les 6 E
Le concours des Janus récompense les créations qui répondent à la fameuse règle des « cinq E » : ergonomie, esthétique, économie, éthique et émotion. Désormais, une sixième règle est à prendre en compte. Dès l’année prochaine, l’écologie ne sera plus seulement une mention mais deviendra l’une des exigences du jury pour élire les lauréats. « Avec une certaine humilité, les candidats sont conscients qu’il y a encore des progrès à faire et que leurs démarches peuvent s’améliorer », commente Jean Baptiste Puyou. Néanmoins, les candidats devraient être parés à répondre pleinement, lors de la prochaine édition, à la règle des « six E ».
L’IFD a ainsi pris en compte de nouveaux critères au cours de cette édition: choix des matières premières, consommation d’énergie, recyclage, mais aussi innovation de rupture, conditions de fabrication, emballage, logistique de transport, et gestion de la fin de vie du produit.
Des produits qui vont changer notre quotidien
Une quinzaine de produits lauréats des Janus de l’industrie ont reçu cette distinction environnementale, comme la bouche d’extraction Aldes, les distributeurs d’eau filtrée pure de Whirlpool, l’ampoule Philips, le couteau Arbalete Genes David, le lave-linge Fagorbrandt, le mobilier gonflable My note Déco, la gouttière Nicoll, la sortie de toit Poujoulat, les cuisines SALM ou encore la bouteille Total gaz, l’éolienne Aeolta…
Zoom sur cette société : Aeolta a reçu la mention Eco Design pour l’utilisation de matériaux respectueux de l’environnement et le recyclage facile de l’AéroCube. Il s’agit de la première éolienne française de toiture permettant aux particuliers de produire leur propre énergie domestique. Cette éolienne est équipée de turbines multipliant par trois la puissance du vent capté lorsqu’il remonte la pente du toit. Un module peut couvrir jusqu’à 20% des besoins domestiques en énergie, chauffage. L’intégration du rotor dans la structure de toiture réduit les performances du système, mais l’utilisation du toit comme tremplin pour le vent peut compenser en partie cette baisse d’efficacité. Sa durée de vie est de plus de 20 ans et son entretien se fait tous les 5 ans minimum. L’AéroCube sera commercialisé pour l’été 2010 au prix de 5.000 euros.
L’avis Sequovia
L’Institut Français du Design, en favorisant les projets en éco conception, s’inscrit dans une démarche de « mieux vivre ». Le design durable est une réelle approche du design soucieuse des impacts environnementaux générés par l’homme et son mode de vie. Les produits innovants doivent travailler à l’amélioration de la qualité de vie d’aujourd’hui et de celle de demain par les changements de comportements de ses utilisateurs. En s’appuyant sur le design durable, les produits peuvent réduire leurs impacts environnementaux en pensant au recyclage ou encore à la réutilisation. Le design est désormais une des réponses aux problématiques environnementales.
Le design durable est à incorporer dans les stratégies de développement des entreprises car le design durable est un outil de réduction des coûts. Les produits et les procédés sont mieux pensés avec moins de matières, moins de pièces et moins d’énergie consommée.
A noter que la prochaine session des Janus 2010 aura lieu début avril.