Au coeur de la Tempête Xinthya en Vendée

Publié le 01 mars 2010 par Ecopresto

Vous l'ignorez peut-être, mais votre webTV dédiée aux énergies renouvelables a son siège social en Vendée. Notre ambition a toujours été d'oeuvrer pour la protection de l'environnement. Après le passage de la tempête Xinthya ce week-end, nous nous sentons directement concernés par la tragédie puisque nous étions directement au coeur des vents et des marées. Aujourd'hui, c'est toute l'équipe energie-renouvelable.tv qui se sent en deuil au fur et à mesure que le bilan des victimes s'alourdit.


Nous avons des images du drame qui touche notre département. Même si cela parait paradoxal pour une webTV, nous faisons délibérément le choix de ne pas publier les vidéos, par simple respect des familles.
La tempête du siècle, une imposture climatique ?
En Décembre 1999 déjà, les spécialistes déclaraient que l'on avait connu la tempête du siècle. A peine 10 ans après, nous découvrons Xinthia. Nous avons aujourd'hui une pensée amère pour tous ceux qui, dans l'actualité récente relative à "l'imposture climatique", réfutent les répercussions du réchauffement climatique. Peut-on leur souhaiter de connaître, comme nous, une tempête du siècle tous les 10 ans, de découvrir les villages de l'Aiguillon sur Mer ou de la Faute sur Mer le lendemain même de la tragédie ?
L'urbanisme, un mal nécessaire ?
Pour être en permanence confrontés à l'urbanisme littoral dans le département de la Vendée, on peut se demander si les politiques menées jusqu'alors n'ont pas été un non-sens écologique. On aurait pu espérer que La Loi Littoral de 1986 (une loi française qui vise à encadrer l'aménagement de la côte pour la protéger des excès de la spéculation immobilière) aurait freiné plus amplement le développement urbain des bords de mer. Pourtant, à l'Aiguillon sur Mer, ce ne sont pas seulement des vieilles maisons qui ont été touchées. Ce sont aussi des lotissements récents. On ne compte plus les habitations en bord de mer qui, dès hier matin, n'étaient plus que des vastes ruines immergées par une mer grisâtre.
Plus encore peut-être que l'entretien de la digue qui a dramatiquement cédé, ne doit-on pas plutôt incriminer la multiplication des permis de construire dans les zones que l'on savait inondables ?
Une conjonction de malchance ?
Pour expliquer la catastrophe, trois phénomènes sont mis en avant : des vents très violents jusqu'à 160 km/h, des marées très fortes et une dépression qui a accentué encore la montée des eaux. Il est vrai qu'en 1999, nous n'avions pas eu dans le département ce phénomène de marée importante. Cette année, alors que Météo France avait lancé dès samedi un bulletin d'alerte rouge que l'on a rarement vu en Vendée, aucune mesure d'évacuation ne semble avoir été décidée dans les communes du littoral Atlantique.
Les dispositifs d'alerte Météo France sont récents puisqu'ils ont été mis en œuvre depuis 1999. Ne faudrait-il pas encore les améliorer pour éviter de nouvelles tragédies ?
Même si l'heure des batailles d'experts viendra pour déterminer les causes du drame, il nous restera quand même ce sentiment d'avoir été dépassés par l'environnement...Il nous restera surtout l'absence de nos voisins, amis et parents.