Hugo Chavez a trouvé une solution pour effacer la défaite qu'il avait essuyé lors des élections locales de fin 2008 : la cour suprême a annulé, plus d'un an après, l'élection du maire de Sucre (Etat de Zulia), au motif que celui-ci aurait oublié de payer... 292 dollars d'impôts locaux. Evidemment, c'est Humberto Franka Salas, un membre du parti chaviste (le PSUV), qui a été immédiatement nommé maire par intérim.
Les motifs invoqués n'ont trompé personne et le maire, Jorge Barboza, a qualifié la démarche de coup d'état contre une personne élu démocratiquement. D'autant plus que l'argent du n'est, selon le frère du maire, Omar Barboza, pas du par le maire mais par le locataire d'un bien qu'il loue... Omar Barboza a qualifié la décision de ridicule et rappellé que son frère ne pouvait être tenu pour responsable des impayés de son locataire. Et d'ajouter que le jugement « constitue la preuve que le système judiciaire est utilisé pour persécuter les opposants politiques ».
Ces événements confirment les critiques portées de tous côtés contre Hugo Chavez, accusé d'utiliser les juges et les procureurs à des fins politiques, pour protéger ses partisans et inculper ses adversaires. Clairement, aujourd'hui, l'indépendance du système judiciaire venezuélien n'existe plus et les institutions qui fondent l'état de droit ne sont plus garanties.
Image : Hugo Chávez en juin 2008, image sous licence Creative Commons Attribution 2.5 Brazil, réalisée par Marcello Casal Jr./Abr