" Adieu. Adieu est le seul mot que je puisse vous laisser. Partir avant que l'on ne me reconnaisse plus, avant que je ne me reconnaisse plus. Comme un taureau dans une arène courant après le matador, je cours après la mort. Mais malgré la haine qui l'envahit, le taureau est las de lutter parce qu'il sait que c'est une lutte incessante et inutile. Mes blessures ressemblent aux siennes : blessures enivrantes.
L'autre jour devant la fenêtre, j'ai vu un oiseau s'envoler loin vers le ciel et je l'ai envié. Lui, l'oiseau à la fière allure, battant de ses ailes, libre et paisible...
J'aurais tant voulu crier : " aidez-moi ! "
Mais à quoi bon ! Ce virus qui coule et se propage dans mon sang semble tellement vous effrayer. Comme je vous comprends !
En m'observant dans une glace, je me dis que ce putain de VIH a fait du bon boulot. Je m'enlaidis de jour en jour, je me fais peur. C'est pourquoi je vous dis adieu..."
Et si à la Saint-Valentin, la meilleure des preuves d'amour était de préserver l'autre de ce satané virus...?