L'Abhkazie, indépendante?
Le processus de reconnaissance de l'indépendance de l'Abkhazie est d'ores et déjà voué à l'échec. Depuis l'été 2008, seuls trois pays ont accepté de suivre la Fédération de Russie dans cette voie : le Nicaragua, le Vénézuela (allié des Russes dans les instances internationales), et l'île de Nauru (en contrepartie d'une somme rondelette avoisinant les 39 millions d'euros). Selon le Think-tank International Crisis Groupe, aucune reconnaissance d'acteurs majeurs de la scène internationale ne serait à attendre désormais. Beaucoup d'alliés de la Russie, au devant desquels la Serbie, ont approuvé l'initiative russe, sans pour autant y souscrire (difficile lorsque l'on condamne, d'autre part, une autoproclamation d'indépendance similaire du Kosovo)
L'Abkhazie, poste avancé de Moscou?
Paradoxalement, l'Abkhazie est encore moins indépendante de son voisin russe. La moitié de son budget provient de Moscou, qui finance, de plus, la reconstruction d'infrastructures militaires dans la région à hauteur de 342 millions d'euros. Côté russe, on dispose donc désormais de positions stratégiques en Géorgie, perturbant par là-même, le processus d'adhésion de cette dernière à l'OTAN.
Vers un relation pacifiée entre la Géorgie, l'Abkhazie et la Russie?
Si l'ouverture de la frontière russo-géorgienne est un signe positif, il serait prématuré de parler d'une réelle amélioration. Les relations diplomatiques sont gelèes depuis le conflit, et la Géorgie considèrent la présence russe en Abkhazie et en Ossétie du Sud, comme une "occupation". Il reste, en outre, à régler préalablement la questions des déplacés géorgiens, chassés des régions secessionistes par les milices indépendantistes : cela concernerait 210 000 individus. L'Abkhazie interdit toujours leur retour sur son territoire.