En rejoignant le gouvernement Sarkozy, Martin Hirsch, l’ancien président d’Emmaüs, avait promis qu’il mettrait en place un projet de refonte des minima sociaux. C’est maintenant chose faite avec la création du « revenu de solidarité active » (RSA) qui cumule à la fois revenus du travail et de la solidarité. Selon lui, cela permettra aux individus de sortir du système actuel où ils doivent choisir entre recevoir des prestations d’assistance et travailler sans pour autant avoir une garantie de sortir de la pauvreté.
Le RSA est destiné à remplacer le Revenu Minimum d’Insertion (RMI), l’Allocation de Parent Isolé (API) et la Prime Pour l’Emploi (PPE). Il concernera tous les revenus allant jusqu’à 1,3 Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance (SMIC), soit 5 millions de personnes. Selon des évaluations transmises aux partenaires sociaux, sa mise en place représenterait un coût net global estimé entre 1,5 et 3,5 milliards d'euros.
Le RSA, une évolution importante de la conception de l’Etat-Providence Face à un tel coût, le chef de l’Etat a souhaité avoir des garanties en termes de faisabilité et d’efficacité. Selon les experts de Bercy, la généralisation du RSA permettrait « de réaliser entre un tiers et la moitié du chemin par rapport à l’objectif fixé » (Nicolas Sarkozy s’était engagé à réduire la pauvreté d’un tiers en cinq ans). Sa seule mise en place diminuerait d’un million le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Le barème adopté dans la plupart des départements expérimentant le RSA garantit un gain mensuel moyen d'environ 130 euros à ceux qui travaillent par rapport à leur situation actuelle.
Le RSA est donc un véritable complément de pouvoir d'achat pour les bas salaires. Mais ce qui séduit aussi le gouvernement, c’est qu’il a un effet incitatif à la reprise du travail pour les allocataires de minima sociaux. Même si de nombreuses questions demeurent (Quelle devra être la durée du versement du RSA ? Qui des départements ou de l’Etat doit assumer les dépenses supplémentaires ?), la réforme que propose le Livre vert est indéniablement une évolution importante de notre conception de l’Etat-Providence.