Réchauffement Climatique: malgré la déroute du GIEC, nos gouvernants s'obstinent dans l'interventionnisme vert coercitif

Publié le 01 mars 2010 par Objectifliberte

J'ai quelque peu délaissé le ClimateGate et le Réchauffement Climatique ces quinze derniers jours, pour cause duale de vacances et d'une certaine lassitude par rapport à un sujet qui ne se renouvelle guère (cf. le dossier Réchauffement Climatique d'Ob'lib').
Hélas, la multiplication des révélations de scandales, fraudes avérées, erreurs "malencontreuses" et conflits d'intérêts au sein du GIEC, si elle a manifestement retourné nombre d'opinions mondiales, ne semble en rien vouloir faire évoluer les lignes de conduites politiques des gouvernements européens en général, et Français en particulier, sans oublier les USA et l'ONU. Pire, tels des docteurs Knock déterminés à nous rendre malades pour pouvoir justifier leurs honoraires de médecins, nos politiciens semblent à tout prix vouloir rebondir sur les échecs du GIEC pour aller plus loin dans les politiques environnementalistes contraignantes, "économicides" et liberticides.
Mais avant de s'attaquer aux aspects politiques, voyons tout d'abord ce à quoi les lecteurs assidus des blogs climatiques ont été confrontés durant ces quinze jours. Quoique non exhaustive, la liste donne le tournis. Bientôt, les bloggueurs ne pourront même plus prendre de vacances tellement l'actualité de la déconfiture de tous les constructivismes s'accélère.
"Temperatures gates"
Depuis les révélations du Climate Gate, de nombreux groupes de scientifiques indépendants ont disséqué les différences entre données brutes de températures et données ajustées fournies soient par le CRU (l'unité anglaise dont sont parties les mails piratés), le GISS (le centre de la Nasa qui coordonne nombre de mesures terrestres), et d'autres tels que le NCDC ou NOAA.
J'ai déjà évoqué dans de précédents articles des problèmes d'ajustements bizarroïdes en Russie, en Australie, en Nouvelle Zélande. En voici d'autres.

Scandinavia gate

Le professeur suédois Wibjorn Karlen a mis en évidence des anomalies entre températures mesurées et températures "ajustées" par le CRU pour la presqu'ile scandinave. Les ajustements proposés gomment totalement la pointe de chaleur observée dans les années 40, équivalente aux températures actuelles, et la chute de températures observée entre 1940 et 1975. Le graphe proposé par l'article montre qu'évidemment, les courbes "ajustées" par le GIEC ont une toute autre allure "médiatiquement vendable", de jolies "crosses de hockey", que les courbes des températures réellement observées.
Ce qui est également intéressant dans cette affaire scandinave, c'est que Karlen a commencé à avoir des doutes bien avant le Climate Gate, comme le montrent les mels du climate Gate, et a tenté de comprendre auprès d'un des membres de la CGTeam, Kevin Trenberth, pourquoi les valeurs qu'il obtenait par ses recherches étaient différentes de celles publiées par le GIEC. Les échanges de mels entre Karlen et Trenberth, issus du ClimateGate, sont résumés dans ce post annoté et commenté par l'australien Willis Eschenbach, qui a mis à jour des manipulations similaires pour l'Australie. Les réponses de Trenberth virent très vites aux "non réponses" et au noyage de poisson. Aucune réponse consistante aux interrogations de Karlen n'est réellement amenée.
Czech Gate

L'analyste indépendant EM Smith a découvert que sans la moindre raison explicitée, la station météo de Prague-Klementinum, une des plus anciennes et fiables qui ait enregistré la température au sol depuis 1775, a été purement et simplement supprimée des échantillons représentatifs servant à calculer les températures moyennes par le GHCN, l'organisme basé en Arizona qui alimente les bases de thermomètres servant ensuite au GISS ou au CRU pour leurs analyses.
Le problème est que cette station, loin de montrer un réchauffement en république tchèque, montrait un refroidissement  depuis 1800 !
Le GHCN a préféré reconstituer les températures du passé par modélisation à partir d'une station installée depuis l'après guerre sur l'aéroport de Prague Ruzyne. Le professeur Jan Zeman, de l'Université de Prague, explique ici pourquoi l'abandon de la station de Klementinum arrangeait bien les réchauffistes, et a recalculé le réchauffement corrigé de l'effet "ilôt de  chaleur urbaine" estimé à partir des différences récentes entre la station de Klementinum et de Ruzyne. Il en déduit que le réchauffement moyen observé est de 0,25°C par siècle, pas de quoi sauter au plafond de frayeur.
England Gate
Cette valeur de 0,25°C par siècle sur un peu plus de deux siècles est parfaitement conforme avec les observations faites sur les températures en Angleterre centrale par un autre Sceptique bien connu (et parfois un peu fantasque, reconnaissons le) Lubos Motl, qui a constaté que sur des périodes de 30 ans, on observait des variations importantes du climat à la hausse (jusqu'à +5°C /siècle, et ce dès la période 1691-1720) mais toujours suivies de périodes baissières comparables, et que la variation réellement observée de ce fait en deux siècles était de 0,26°C par siècle, et que par conséquent, la tendance de +4,7°C/ Siècle observée sur l'intervalle de 30 ans 1978-2007 n'avait rien ni d'exceptionnel ni d'inquiétant. L'analyse de Motl est complétée ici par C3H.
USA Gate  ?
Là, c'est tellement énorme que je mets encore un point d'interrogation. Mais si cela venait à être recoupé par des vérificateurs tiers, cela constituerait "le dernier clou dans le cercueil" du GIEC.
Le Science and Public Policy Institute du très actif sceptique Christopher Monckton publie une étude d'un docteur en Physique retraité de la Nasa, M. Edward Long, qui a comparé les données brutes puis les données ajustées des stations urbaines et rurales des 48 états contigus (hors Alaska et Hawaï, donc) des USA.
Vous avez peut être déjà entendu parler de l'effet "ilôt de chaleur urbaine" ou UHI en anglais (Urban Heat Island). L'effet UHI augmente de parfois plusieurs degrés la température atmosphérique de la couche d'air de basse altitude des villes par rapport à une campagne recevant exactement le même rayonnement solaire du fait que les villes réfléchissent plus la chaleur du soleil que les végétaux, et que les installations de chauffage tendent également à irradier de la chaleur vers l'atmosphère basse. Ce phénomène local, en l'état actuel des connaissances, n'a pas de conséquence sur le climat des campagnes environnantes (la chaleur ainsi retransmise ne se propage pas au delà de l'ilôt urbain) et ne peut donc pas être considéré comme un facteur de réchauffement climatique global, même s'il a évidemment une influence très directe sur la température moyenne subie par les citadins.
Vous n'êtes pas sans avoir remarqué que même si largement plus de la moitié de la population mondiale est urbaine aujourd'hui, les villes ne représentent au total qu'une fraction faible de la surface terrestre du globe, et plus encore de la surface totale, océans inclus.
Aussi, lorsqu'il s'agit de calculer une augmentation de la température moyenne du globe - quels que soient les problèmes que pose la notion de "température moyenne", autre débat -, dans une grille de thermomètres où les zones urbaines sont en général sur-représentées pour des raisons souvent historiques, si on veut aller au delà des données brutes, il faut éliminer l'effet "UHI" des mesures. Celui ci semble assez bien modélisé: empiriquement, on sait aujourd'hui calculer l'ampleur de l'UHI d'une agglomération en fonction de ses caractéristiques. Sachant que les villes ont connu une forte croissance depuis le début du XXème siècle, il est logique que l'effet UHI des stations urbaines augmente avec le temps.
Vous avez donc compris que pour homogénéiser des stations rurales et des stations urbaines, il faudrait RETRANCHER l'effet UHI des stations urbaines.
Et bien croyez le où non, mais l'étude de E. Long montre sans ambiguïté que le NCDC fait exactement l'inverse: il ajuste non pas les stations urbaines aux stations rurales, mais les stations rurales aux stations urbaines, et donc au lieu d'éliminer l'effet UHI des températures moyennes relevées dans les stations urbaines, il l'AJOUTE aux stations rurales !
Résultat: à partir de 1965, les valeurs de températures "brutes" et "ajustées" se mettent à diverger en faveur des données ajustées jusqu'à ajouter 0,6°C aux données brutes... Pratique pour fabriquer un crosse de Hockey !
Car sans cela, les données brutes des stations rurales montrent que les températures mesurées depuis 1998 sont inférieures au "plateau" observé entre 1935 et 1960. Pas terrible pour vendre de la peur aux braves citoyens dont on voudrait qu'ils changent de mode de vie, n'est-ce pas ?
Un résumé de l'étude d'Edward Long peut être lu chez Anthony Watts ou chez Lubos Motl.
Mesures des températures : à reprendre de zéro ?
Il m'est matériellement impossible de citer tous les "temperatures gates" découverts par des analystes tels que EM Smith ("chiefio") dont les articles, qui reproduisent à chaque fois intégralement toutes les données analysées, sont aussi ardus que longs. Mais dès que l'on sonde en profondeur les données d'un pays et la façon dont les laboratoires rattachés au GIEC les tritur... Euh, les ajustent, on tombe sur des "interrogations méthodologiques" difficilement justifiables. J'emprunte cette liste à Papy Jako: Chine, Nouvelle Zélande, Australie, Madagascar,...
Visiblement, l'office météorologique britannique, dont la crédibilité a été très gravement écornée, au point que la BBC envisage de ne plus y faire appel pour ses prévisions météo, est du même avis. Selon un document interne que s'est procuré Fox News (PDF), le MET reconnait que le set de données de mesures de températures terrestre ne correspond pas tout à fait aux standards de qualité que l'on est en droit d'attendre d'une science irréprochable, et que les méthodes de traitement des données brutes manquent quelque peu de transparence.
Ils proposent donc que soient redéfinis de zéro les protocoles de mesure, d'ajustement et de vérification des données, dans un esprit de plus grande transparence et de vérifiabilité par des tiers qu'actuellement. Rien que ça !
C'est une reconnaissance explicite par des acteurs du système du manque de crédibilité des mesures actuellement fournies au public et aux laboratoire effectuant des recherches liées à l'évolution des températures.  
(résumé de cette histoire par FOX, par A.Watts -qui est sceptique sur la sincérité de la démarche-, par L. Motl).
Phil Jones rattrapé par la réalité
Mais cette reconnaissance de l'existence d'un problème avec les mesures officielles de températures par le MET parait bien fade à côté des quelques petites phrases lâchées par Phil Jones, interviewé par la BBC et Roger Harrabin, qui, bien que plutôt réchauffiste, n'avait pas hésité à relater tout le mal qu'il pensait de la façon dont Al Gore se comportait vis à vis de la presse (cf. cette ancienne note). CLimateGate.com propose un transcript complet de l'Interview, et Papy Jako en donne le meilleur en Français. Et SPPI y ajoute des commentaires... Acides.
Oh, Jones n'avoue pas qu'il a bidouillé les données, ça non, mais tout de même, quelques unes de ses déclarations sont en rupture avec celles qu'il faisait ou approuvait lorsqu'il était rédacteur en chef d'un des rapports du GIEC, ou lorsqu'il se permettait de trainer dans la boue certains sceptiques comme Vincent Courtillot.
Ainsi, Phil Jones admet - à regret ?-  que:
  • Que les réchauffements observés dans les périodes 1860-1880, 1910-1940, 1975-1998 et 1975-2009 ne sont pas - statistiquement - différents.
  • Que le réchauffement mesuré depuis 1995 n'est pas statistiquement significatif

  • Que l'Optimum Médiéval a, peut-être, finalement, existé ... enfin ... qu'il y a au moins débat.

  • Que la question de l'éventuelle source naturelle du réchauffement observé dans la période 1975-1998 est extérieure à son domaine d'expertise.

Bref, Phil Jones admet que "la science n'est pas scellée", que les réchauffements observés lorsque le CO2 atmosphérique était négligeable étaient comparables à ce qu'ils sont actuellement, que la "crosse de hockey" n'était peut être pas tout à fait exacte vis à vis de l'optimum médiéval, et que franchement, il ne savait pas si le soleil ne pouvait pas avoir tout de même joué un tout petit rôle dans le réchauffement de la planète, ce qui, pour le chef de l'une des  principales "climate research unit" du GIEC, ne fait pas très sérieux.
Si même le grand patron de la ClimateGate Team est obligé de mettre de l'eau froide dans son vin réchauffiste...

Autres révélations

Cette liste de nouvelles révélations sur les défauts des travaux du GIEC ne se limite pas qu'au seul problème de la mesure des températures. Afin de ne pas vous lasser, je resterai bref.
Ainsi, l'on a découvert que les rapports du GIEC sous estimaient de 50% la reformation des glaces en antarctique (antarctic gate), que l'organisation météorologique mondiale reconnaissait qu'il était impossible de lier l'évolution de l'activité cyclonique -qui n'a pas augmenté depuis le début du siècle- au CO2 anthropique comme le faisait le GIEC (Hurricane gate), que contrairement aux affirmations du GIEC, la tendance à la montée des mers s'était retournée depuis 6 ans (sea level gate), ou que le GIEC a délibérément ignoré dans son troisième rapport des réserves pourtant valides de scientifiques relatives aux "bilan carbone" imputé aux biocarburants (biofuel gate).
Sans oublier quelques découvertes annexes comme l'exposition à l'économie verte subventionnée (ses pertes pourraient s'élever à 25% de son portefeuille, soit £2Mds  sur 8Mds de livres au total, tout de même) du fonds de pension de la BBC, nourrissant quelques questions sur l'objectivité de cette chaine quant à son traitement du réchauffement climatique. Non ?
Ou encore que le gardien du temple réchauffiste sur Wikipedia, William Connolley, avait réécrit plus de 5200 articles de l'encyclopédie participative, bloqué des contributeurs sceptiques et au contraire laissé le champ libre aux alarmistes, transformant WP en organe de propagande réchauffiste...
Réactions politiques : "circulez, y a rien à voir" !

Ces révélations, venant après toutes celles qui se sont succédées depuis le Climate Gate et même avant, ne laissent plus beaucoup de place au doute sur le manque évident de sérieux des affirmations du GIEC dans ses rapports de synthèse. Elles devraient pousser tout gouvernement doté de sens commun à geler immédiatement toute politique fondée sur les affirmations du GIEC.
Pourtant, curieusement, ce n'est pas ce qui se produit.
Certes, en Nouvelle Zélande, ou en Australie, les oppositions parlementaires se saisissent du dossier, au point de mettre en difficulté leurs gouvernements. Certes, aux USA, plusieurs organisations professionnelles, et au moins deux états, ont porté plainte contre le décret classifiant le CO2 comme une substance dangereuse. Même des sénateurs démocrates commencent à vouloir bloquer les initiatives anti carboniques de l'Environmental Protection Agency, à l'origine de ce décret. Et le Waxman Markey Bill ne devrait pas voir le jour.
Mais en Europe, calme plat.
La route de la Servitude Climatique passe par l'Europe
Le gouvernement finlandais reçoit Rajendra Pachauri, pourtant totalement discrédité, comme un héros, avec les honneurs dus à un chef d'état, et le décore.
L'Europe crée le 23 février une Direction Générale de l'Action pour le Climat (CLIM). Effectivement, il était temps d'y penser ! Combien de bureaucrates, combien de subventions ? Tout ça pour un problème dont il est en train de se démontrer qu'il a été fabriqué de toutes pièces.
Le gouvernement Britannique va étendre son plan de réduction des émissions de CO2 comme si de rien était, ce qui va imposer des charges nouvelles sur l'économie britannique.
L'ONU (via son programme des nations unies pour l'environnement) réfléchit gentiment comme si de rien était à mettre en place une structure de gouvernance mondiale capable d'imposer aux états signataires une politique de 1 000 milliards de dollars annuels pendant 40 ans pour convertir le monde à l'économie verte.  Le PDF exhumé par Fox News, dans la droite ligne de celui qu'avait révélé Lord Monckton avant Copenhague, évoque une sorte de gouvernement environnemental mondial, dont les préconisations s'imposeraient à toute nation désirant s'insérer dans les échanges internationaux. Il s'agirait de préparer l'adoption de telles mesures à un nouveau sommet de Rio en 2012. Le journaliste écrivain britannique James Delingpole n'hésite plus à parler de "Nouvel Ordre Mondial", expression dont l'emploi il y a à peine 6 mois vous classait comme un "conspirationniste" hurluberlu de la pire espèce.
Et en France ? Selon Jean-Michel Bélouve, auteur de "la servitude climatique",  pour l'institut Turgot, Nos deux compères Sarkozy et Borloo soutiennent à fond la mise en place d'une "organisation mondiale de l'environnement" dotée de pouvoir supra-nationaux, et pourraient se saisir des malheurs du GIEC pour rebondir et, au lieu de remettre en cause les paradigmes environnementaux visiblement défectueux qui dominent la pensée actuelle, pousser pour remplacer le GIEC par cette OME aux compétences élargies et à la légitimité démocratique tout aussi contestable que celle de l'ONU.
Bref, le train du GIEC a beau dérailler, la caravane de l'environnementalisme le plus coercitif continue d'avancer comme si de rien n'était, sur le vieux continent tout du moins. Tout laisse croire que nous gouvernants imaginent que leur mission est désormais de faire avancer nos pays contre l'intérêt des populations qui y vivent. J'avoue être incapable de voir clair dans les raisons de cet acharnement de nombre de gouvernants à vouloir nous imposer de telles charges au nom de faux problèmes et de principes dévoyés. Corruption ? Imbécillité ? Aveuglement ? Idéologie ? Aucune de ces hypothèses ne me satisfait pleinement. Alors quoi ?
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