« La guerre c'est la paix.
La liberté c'est l'esclavage.
L'ignorance c'est la force. »
Ne vous est-il jamais arrivé de vous apercevoir que les événements se sont modifiés insidieusement, sans que vous en ayez conscience, contre votre gré mais avec votre accord puisque vous ne vous êtes pas rebellés ?
Nous sommes en 1984. Le sens de tout ce que nous connaissons a été, non pas éradiqué, mais modifié. Plus de pays mais trois parties du monde distinctes en guerre. La liberté s'est muée en une doctrine totalitaire. La pensée en devenant commune est inexistante. Le pouvoir en place se nomme Big Brother. Ce grand frère qui veille sur la population manipule et contrôle les masses avec un brio diabolique.
Que dire de plus qui n'a pas été dit ?
Rien si ce n'est que 1984 doit continuer à être lu et relu. George Orwell dont la lucidité visionnaire est à couper le souffle, nous offre une satyre inégalée. La forme n'est pas parfaite, on sent l'urgence de l'écriture provoquée par la maladie de l'auteur. Atteint de tuberculose, Orwell vit ses derniers mois. Épuisé, il réussit à aller au bout de sa réflexion mais jugera son ultime roman raté.
Le fond, incroyablement prophétique et inspiré, l'emporte. Le lecteur est happé par une histoire qui transpire d'humanisme, d'engagement et de rigueur mais qui constitue avant tout une critique acerbe du fascisme et du communisme. Orwell brave ce qu'il appelle déjà le « politically okay » en dénonçant les dérives d'une société future pas si lointaine.
Non pas un coup de poing mais un combat de boxe qui m'a laissée k.o.
« Je n'ai aucun talent de prédiction. Juste une capacité un peu au-dessus de la moyenne pour saisir dans quel monde nous vivons. »
George Orwell
Gallimard, 438 pages, 1972
La langue de Big Brother, le novlangue...
« Vous ne saisissez pas la beauté qu'il y a dans la destruction des mots. Savez-vous que le novlangue est la seule langue dont le vocabulaire diminue chaque année ? (...) Ne savez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n'y aura plus de mots pour l'exprimer. Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera rigoureusement délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées. (...) Chaque année, de moins en moins de mots et le champ de la conscience de plus en plus restreint. »
Une lecture commune avec Reka
Lu dans le cadre de...
Par Theoma - Publié dans : Fantasy/SF - Communauté : ♦ Lecture pour tous ♦
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