« Shutter Island » de Martin Scorsese
Vu au Cinéma
Énorme déception . Après m’être perdu avec délice dans le roman de Dennis Lehane , puis aperçu une bande annonce plutôt prometteuse, j’ai visionné cette adaptation sans la moindre hésitation . Avec cette garantie d’avoir Martin Scorsese aux commandes.
La chute est brutale : une fois les présentations faites, le décor installé et l’intrigue dans les rails, j’ai complètement décroché d’une histoire à l’origine magnifique , ici galvaudée par une mise en scène à son tour prisonnière de cette île maléfique , de son hôpital psychiatrique et de ses dangereux criminels. Parmi eux Rachel Solando, (Emily Mortimer ) pose un sérieux problème : comment a-t-elle pu s’échapper de sa cellule entièrement close ? Elle demeure introuvable alors qu’il est impossible de quitter l’île .Pour l’enquête deux marshals sont dépêchés sur les lieux . Leonardo DiCaprio ( un acteur attitré chez Scorsese ) et Mark Ruffalo.Cliquer ici pour voir la vidéo.
Au fil de ses investigations ce duo comprend que l’institution cache bien des choses , et que la réticence du personnel pour collaborer à l’enquête est plus que suspecte. Autour de ce constat Martin Scorsese tourne en rond , pour développer son sujet sans vraiment l’enrichir . Il y a dans le passé d’un des policiers des souvenirs douloureux et en flash-backs insistants ils ressurgissent dans un monde fantasmagorique, un rien plaqué sur une mise en scène alambiquée. Nous sommes loin de l’inspiration de films comme « Les Infiltrés » ou « Gangs of New York » du même Scorsese , avec le même DiCaprio.
Le maître et les élèves
L’histoire se déroule en 1954 et il est intéressant de relever l’état de la psychiatrie du moment, ses atermoiements et ses espoirs, mais de là à palpiter de peur et d’effroi quand dans un bâtiment aux allures de prison nos héros traquent des patients inquiétants, il y a un frisson qui ne m’effleure même pas.
Ne parlons pas des scènes de bords de mer qui sentent le studio et le trucage à plein nez, malgré ce pauvre DiCaprio qui ne lésine pas sur les grimaces pour nous dire qu’il souffre énormément . L’ensemble devient poussif, démonstratif.
Ben Kingsley dans le rôle du psychiatre en chef, énigmatique à souhait et énervant comme c’est pas possible est parfait dans son personnage et la présence de Max von Sydow , en directeur de l’institut, un brin dictatorial ,une excellente trouvaille . De là à s’en relever la nuit , surtout celle de Shutter Island plongée dans une tempête qui elle aussi en fait des tonnes, non merci bien .
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 10 mars à 00:43
Quelle mauvaise critique. Si la patiente ne peut théoriquement pas s'enfuir, il n'en est pas de même dans la logique du personnage joué par di caprio. Tous ces petits indices nous ammenant progressivement à comprendre l'histoire. Plutôt satisfait dans l'ensemble.