Il m’aura fallu deux jours de route pour arriver jusqu’ici. Deux jours pour parcourir 870 km, ben oui, les autoroutes n’existent pas en Nouvelle-Zélande (ou si peu). Il n’y a généralement qu’une route principale pour aller d’un point à un autre, et cette route ressemble fort à une de nos (meilleures) Nationales. Une voie dans un sens, une voie dans l’autre, et la vitesse maximum autorisée est de 100 km/h. En plus, comptez que la première partie du trajet, de Takaka à Christchurch où j’avais décidé de faire étape, comporte plus de virages et de points de ralentissements qu’un chemin de pèlerinage dans les montagnes du Népal. En tout, j’ai dû rouler 14 heures. D’autant plus que ma chère voiture a décidé d’attendre le matin de mon départ pour commencer à faire des bruits bizarres, qui m’ont stressée tout le long du voyage, et obligée à beaucoup ralentir la cadence le deuxième jour (sentiment probablement absurde que la catastrophe serait moindre à 80 km/h qu’à 100 si une pièce venait brusquement à lâcher, me faisant perdre le contrôle de la bête…).
L’avantage d’avoir à couper mon voyage en deux a été de découvrir un recoin à environ une heure de Christchurch nommé Akaroa et surnommé par tous les Kiwis comme « le village français ». Bon, l’illusion française est toute relative et je ne me suis reconnue nulle part, mais malgré tout, il s’agit d’un endroit véritablement adorable où quelques enseignes sont effectivement en français : résidus d’une tentative ratée de colonisation française de la Nouvelle-Zélande (les anglais ont été les plus rapides).
Et le lendemain, Dunedin m’attendait ! Arrivée sous la pluie, dont les premières gouttes ont commencé à dégringoler pile au moment où j’ouvrais ma portière et posais un premier pied sur le sol dunedinois. Ah, comme ça m’a rappelé ma bonne vieille Normandie ! Si je veux être complètement honnête, je dois préciser que, lorsque j’ai annoncé à mes quelques connaissances de Takaka ou de Nelson, que j’avais décidé d’aller faire un tour à Dunedin, ils ont tous frissonné à l’idée du grand froid qui y règne. Cela dit, je relativise l’affaire : c’est un peu comme lorsqu’un Toulousain parle du temps qu’il fait en Bretagne, on croirait qu’il évoque le Grand Nord. Mais tout de même, je reconnais que le petit vent qui chassait la pluie vers moi avait un côté glacé qui ne m’était plus familier depuis mon dernier mois de novembre à Rouen.
Que m’importe ! Je suis une aventurière, que diable, ce ne sont pas quelques bourrasques qui vont m’impressionner. Et d’ailleurs, depuis, il fait plutôt beau (il suffit de regarder les photos pour en avoir la preuve). De toute façon, les vacances sont finies. Je veux de l’action !
De l’action ? Quoi comme action ? Bonne question. Pour le moment, je ne sais pas. Enfin, pas vraiment. L’idée est de trouver une occupation si possible rémunérée, ce qui me procurerait deux bénéfices non négligeables : des sous, parce que mes économies, même si elles m’ont emmenée jusqu’au bout de monde, ne vont pas m’y maintenir bien longtemps, et un visa de travail, parce que le « visitor permit », ça n’a qu’un temps, et plutôt court.
À suivre…