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Les revues sur papier glacé réservent parfois des surprises amusantes. Pour preuve une déclinaison visuelle, pleines pages, consacrée par la marque Breguet (depuis 1775) à ses montres "littéraires". Comme ci-dessus en image avec Pouchkine. Mais il en existe d'autres comme cette montre de la collection Héritage, joliment photographiée sur fond de partition avec cette accroche littéraire :
"Rodolphe trouva mademoiselle Laure au rendez-vous."A la bonne heure !" dit-il. "Pour l'exactitude, c'est une femme Bréguet". (Attention, compliment !)
Cette phrase est effectivement extraite de "Scènes de la vie de Bohème" roman de Henry Murger (1848) qui inspira Puccini pour son opéra "La Bohème". Elle atteste la réputation de ces montres qui passent donc en littérature parce qu'elles évoquent une qualité certaine et un certain train de vie, comme aujourd'hui les marques dans les films de James Bond.
Mais Murger n'est pas le seul, loin de là, à citer Breguet. Le site de la marque a recensé bien d'autres auteurs célèbres comme Hugo, Stendhal, Balzac, Dumas, Pouchkine donc qui l'utilisent en situation ou en font tout un roman comme Max Jacob (Filibuth ou la montre en or, 1922). Une belle preuve que celle-ci fait partie du patrimoine littéraire autant qu'Eugénie Grandet, Le père Goriot, Eugène Onéguine ou Le comte de Monte Cristo !
Ceci dit, posséder une montre Bréguet n'était (n'est ?) pas forcément de tout repos.
Prosper Mérimée (1803-1870), inspecteur des Monuments historiques, raconte qu'il a peur, lors d'un voyage en Espagne (1830) de se faire voler son précieux bijou : "il serait bien heureux de la savoir tranquillement pendue à sa cheminée à Paris".
Comme quoi, la possession des biens de luxe entraine aussi bien des soucis. Un horloger dirait de "grandes complications"!
Le site Breguet et la littérature. Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !