Résumé :
C'est le jour même de l'ordonnance nazie imposant le port d'un insigne à tous les Juifs que Françoise Siefridt, une étudiante chrétienne de dix-neuf ans,
décide d'arborer l'étoile jaune avec l'inscription " Papou ", pour en dénoncer le caractère barbare et humiliant. Un geste de solidarité courageux qui lui vaut d'être aussitôt arrêtée par la
police française. De juin à août 1942, au cours de son internement comme " amie des Juifs " aux camps des Tourelles puis de Drancy, Françoise Siefridt a tenu un Journal dans lequel elle rapporte
les scènes poignantes dont elle a été témoin.
La Seconde Guerre Mondiale a toujours été un événement très difficile à supporter pour mon esprit. Je n'ai pas vécu à cette époque, mais par ce que l'on nous a appris et expliqué, et ce que l'on
a pu voir dans des reportages, des films, des livres, cela m'a toujours choqué et remué. J'ai visité deux camps de concentration lorsque j'étais au collège, et je me souviens avoir été longuement
malade après les avoir vu, ce qui s'en dégageait avait quelque chose de malsain, d'inhumain, de choquant. C'est pourquoi je n'ai jamais osé lire de livres, de témoignages qui parlaient de cette
époque du monde, jamais. Cependant, lorsque Livr@ddict a proposé ce livre pour les partenariats avec les éditions Robert Laffont, je me suis dit que c'était l'occasion de le faire, que j'étais
désormais presque adulte et que je pouvais comprendre.
Pour tout dire, plutôt que d'avoir été choquée, je me suis surtout sentie en colère. En colère contre l'enfermement de ces deux jeunes femmes qui ont eu le courage de se dresser face au ridicule
du racisme, en colère contre la façon dont elles sont envoyées dans les camps pour avoir dévoilé au grand jour leurs pensées. Bref, j'étais en colère contre l'Homme et son animalité, contre cette
époque monstreuse et contre toutes formes de préjugés qui pourraient nous conduire à cet effondrement humain... encore une fois.
Pour structurer un peu plus mon avis, il faut savoir que je n'aime que très peu les préfaces et les postfaces, celles-ci étaient très intéressantes, elles fournissent des informations
importantes, qui aident à mieux interpréter le journal de Françoise Siefridt, mais j'ai malgré tout "préféré" lire celui-ci. On voit l'avancée d'une femme qui semble douce, très humaine, dans un
environnement pour le moins hostile et mauvais, je n'ai pas souvenir d'un seul mot plus haut que l'autre dans son journal, la proximité qu'elle entretenait avec les gens semblait surnaturelle en
particulier lorsqu'on se souvient à quelques points il devait être facile de laisser le temps fuir droit devant pour le laisser sombrer dans la haine et les actes primitifs de quelques hommes aux
pouvoirs dérangeants.
En somme, je préfère avoir lu ce livre-ci en premier sur la longue liste de livres qui parlent de la Seconde Guerre Mondiale, il est fort à sa manière, il fait réfléchir mais ne détruit pas le
conscient comme j'ai pu l'être à plusieurs reprises quand j'étais plus jeune (ou alors, est-ce simplement le fait que j'ai grandi depuis... comme s'il on pouvait s'habituer à l'horreur en six
ans...). Je remercie Livr@ddict et les éditions Robert Laffont, j'espère que mon avis sera utile et qu'il saura convaincre ceux qui voudraient lire ce genre de témoignage. Histoire et Vérité y
sont associés, c'est ce qui compte.