C’est un jeune homme qui n’a pas apprécié que la fille qu’il dit aimer soit en compagnie d’un autre. Les ayant surpris en pleine causerie, il a eu la gâchette facile.
Rien ne laissait présager qu’elle ne dégusterait pas le fruit de la Saint Valentin. Le 14 février était un jour qu’elle attendait avec ferveur comme bien des jeunes filles à Bandjoun, localité située dans la région de l’ouest Cameroun.
C'est un moment d'échanges de cadeaux entre amoureux et ce week-end là, ils n’avaient pas échappé à la règle. Le samedi 13 février au soir, Laure est allée à la rencontre de son ami. On l'appellera ami parce que les témoignages concordants le disent avec insistance. L’ami en question est un conducteur de véhicule de transport public. Ici on les appelle taxi-man.
Les deux étaient ensemble, assis dans le véhicule ce soir-là, dans un coin reculé et dépourvu de lumière, lorsqu’un homme en tenue de police est arrivé avec son compagnon, selon les témoins.
L’homme en question n’a pas apprécié de voir la jeune fille en compagnie de son ami. Furieux, il a d’abord simulé un contrôle de véhicule un peu comme dans un poste de police avant d’ouvrir le feu sur la jeune fille. Tout est allé vite comme dans un film, raconte t-on dans ce village de l’ouest Cameroun. Laure a reçu des balles sur tout le corps. Pris de panique, le conducteur a été contraint par le bourreau et compagnon à prendre la route vers la sortie ouest. Laure sera transportée avec eux, sans soins, elle rendra l'âme quelques heures plus tard.
On raconte que la jeune fille avait eu une relation avec le garçon en tenue. Les deux n’avaient de cesse de se crêper le chignon. C’est alors qu’elle a été accostée par ce jeune taxi-man. La relation n’avait mis que le temps d’une fleur. Les deux se voyaient discrètement à l’insu de l’autre jusqu'à ce soir désastreux où le pire est arrivé.
Laure avait dix-huit ans et fréquentait un lycée de la ville de Bandjoun. Elle était en classe de première et nourrissait le rêve de décrocher son probatoire en fin d'année scolaire. A l’annonce de cette triste nouvelle, la mère de la défunte victime est restée inconsolable. Elle était loin de s'imaginer ce qui allait arriver. Le matin-même, sa fille n’était pas allé l’accompagner pour des travaux champêtres comme il est de coutume dans cette région les week-ends. Laure devait se rendre au marché pour les achats après son cours de rattrapage. La journée s’est achevée par un drame.
En guise de protestation,les villageois ont manifesté leur mécontentement. Ils ont pris d'assaut le poste de travail du bourreau de la jeune fille. L’ayant trouvé vide, ils ont menacé d’y mettre le feu. Ils ont été ralentis dans leur élan par des patriarches du village. La tenue scolaire de Laure a été accrochée sur le portail principal de ce poste de travail, et la grande cour a été transformée en lieu de lamentation. Tous étaient en larmes ne supportant pas l’acte de cet homme en tenue qui a arraché froidement une jeune élève à la vie. Laure avait un avenir prometteur. Elle aurait pu obtenir la première place à l’issu du premier trimestre.
Les autorités administratives de la région ont ordonné la fermeture de ce poste de travail. Le bourreau aux dernières nouvelles a été dans un premier temps interpellé avant de subir une affectation disciplinaire dans une localité reculée du pays.