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Gainsbourg (Vie héroïque)

Publié le 28 février 2010 par Mg

Etonnant film que nous livre Johann Sfar. Et pas tant, quand on connait l’auteur de bande dessinée. Un monde à part, une vraie plume derrière ses dessins, et il s’applique à reproduire ça sur grand écran. Pour un premier film, c’est une vraie réussite.

C’est un biopic un peu particulier que nous propose le réalisateur. Une biographie animée, et en même temps une vraie vision du personnage Gainsbourg. Une figure nationale, un artiste, un auteur, décrit comme tel, un brin fantasmé et totalement surréaliste comme on voudrait le voir plus souvent. Loin du sentimentalisme réaliste d’un Coluche, Sfar nous plonge dans le monde de Gainsbourg, celui imaginé par les foules mais aussi celui de l’intérieur. De sa vie sous l’Occupation, de sa rencontre avec Vian ou Bardot, on trouve ici les moments les plus importants de la vie de Gainsbar. Voir même plus, sous la forme d’apparitions ou de fantômes imaginés par l’artiste selon les moments. Plus sombre sur la fin, forcément, le film n’ira pas jusqu’au bout. On s’arrête sur une belle image, celle de l’éternel chanteur adulé, à part, défaillant sur la fin, homme à femmes, qui l’auront aimés ou détruits, les deux à la fois.

Et plus qu’un film, c’est une vraie histoire (un « conte » comme le dit le premier générique) que nous propose Sfar, reprenant l’idole de plusieurs générations dans une version très imagée de sa vie. On peut le féliciter de ne pas faire de la vie de Lucien/Serge une simple addition de fait, mais de la métamorphoser en vraie odyssée artistique, entre stimulants divers et femmes à tout va, famille et création, sans tomber dans les travers du genre. Presque magique par moment, sous l’impulsion d’Éric Elmosnino, impressionnant de véracité dans le rôle titre, Gainsbourg couvre les plus grands moments du chanteur avec une tendresse impulsive. On aurait presque envie de remonter le temps, et on aura envie au moins de se replonger dans les disques de ses décennies de révolution, en hommage à l’un de ses plus perturbateurs. Au moins la BO du film, qui couvre les participations de quelques actrices reprenant les rôles principaux de la vie de Gainsbourg, de Casta en Bardot ou Mouglalis en Gréco (voir Chabrol en producteur, hilarant!). Mais c’est bien Lucy Gordon (Cinéman) en Jane Birkin qui occupera la plus grande place, malgré sa disparition prématurée après le tournage.

Gainsbourg, une vraie biographie artistique sur grand écran. On l’attendait depuis longtemps, et c’est parfaitement réussi. On aurait presque envie d’en avoir la suite…


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