Deux journalistes français sont prisonniers des Talibans. Alain Genestar se plaint de l’attitude de l’armée et du gouvernement français
Ceux-ci semblent dire que les journalistes sont tombés dans un piège qui leur avait été signalé et que pour les en sortir, cela coûte cher, et des hommes risquent leur vie.
Alain Genestar observe un changement d’attitude : hier encore la télévision ou la radio commençait ses journaux en rappelant le sort de journalistes otages ; les présidents étaient compatissants. D’ailleurs, pourquoi ce reproche « d’imprudence » ? La liberté de la presse n’exige-t-elle pas du journaliste d’être imprudent, comme le fut Robert Capa, qui débarqua en Normandie en première ligne ?
Questions :
- Si l’otage était un diplomate, un touriste, un homme d’affaires, aurait-il droit à autant d'égards ?
- Nous nous plaignons tous de la presse, qui ne nous informe pas. Comment se fait-il que les journalistes mènent des enquêtes imprudentes, sans que rien n’en sorte ?
- Des militaires meurent tous les jours en Afghanistan, pour une guerre qui n’est pas du tout populaire, or, non seulement on n’en parle pas, mais ils ne demandent pas qu’on rappelle leur sacrifice à chaque journal d’information. Pourquoi un tel écart de comportement entre deux professions ?
Est-ce que ce qui donne tant de prix au journaliste, c’est qu’il représente la « liberté de la presse » ? Voilà pourquoi dès que quoi que ce soit survient à un membre de sa corporation, on en fait une affaire d’État ? Et, s’il ne ramène rien de ses enquêtes, est-ce parce qu’il n’y cherche que la confirmation de ce qu’il sait ? Pense-t-il représenter l’information – devoir nous dire le bien, qu'il tient de Dieu ? L’enquête serait-elle devenue un rite ?
De qui Robert Capa était-il le plus proche ? Des militaires ou des journalistes modernes ? Ne risquait-il pas sa vie pour une mission ? Se croyait-il des droits particuliers ? Alors qu’il devrait la servir, le journaliste pense-t-il maintenant être la presse ?