Le vert est une couleur douce pour le regard. Les dentellières utilisaient comme support un parchemin de cette teinte pour ne pas fatiguer leurs yeux lors de la confection de leur ouvrage. C’est aussi la couleur de la nature, des monts du Forez et des rubans du berger Céladon qui a donné son nom au coloris si spécial d’une certaine porcelaine chinoise que la Compagnie des Indes importait en quantité. Ce ton était celui des Muscadins et des Incroyables, en particulier le vert « caca dauphin ». Il en existe de nombreuses nuances. Avec le vert tout est permis ; on peut passer ! Et pourtant le théâtre qui était de vert vêtu est passé au rouge. S’il n’était pas recommandé aux comédiens de porter cette couleur, c’était parce qu’ils se seraient confondus avec le décor ! L’usage de ne pas porter de vert sur les planches est resté. Dans la pièce de théâtre Le Vert galant du début du XVIIIe siècle, un teinturier apprend qu’un de ses amis veut le tromper avec sa femme. Pour se venger il lui propose de ne pas aller chez le baigneur prendre un bain mais de le faire dans une de ses cuves. Le galant se retrouve entièrement teint en vert ! De ce fait, on y apprend qu’il y avait à cette époque des baigneurs-étuvistes qui étaient souvent des perruquiers et des barbiers. La propreté était une affaire importante au XVIIIe siècle comme nous le verrons dans un autre article.