Une tige, un roseau.
Je me suis tellement vantée d'être, autrefois,
Celle qui toujours plie mais ne rompt pas.
Contre le vent, je me dresse.
De face,
Cambrée en avant.
Contre les tempêtes,
Je lutte.
Inchangée mais vidée de l'intérieur,
Comme soufflée de matière.
Me voici à présent,
Isolée et seule.
Les autres ont cessé la bagarre,
Changé de terrain de jeu.
Compris.
Pas fous, eux.
Mais me voilà prête à mon tour,
A passer l'annonce.
Je recherche,
Un jardinier.
Un qui saura m'extraire du lieu inconfortable,
Où je végète,
Pour délicatement me planter,
A l'abri, ailleurs.
Dans son jardin.
© Les écrits d'Antigone - 2010