À propos de Pandore… Bon, revoici Kate et sa chanson aussi...

À propos de Pandore…

Bon, revoici Kate et sa chanson aussi extraordinaire que mystérieuse : Suspended in Gaffa. Ici, elle la chante sur un plateau télé de l’Allemagne de l’Ouest en 1982… Hélas la fin est tronquée… Si vous voulez la voir “performer” en entier, sur un plateau télé français vous pouvez aller là, et si vous voulez voir le clip initial, rendez-vous ici.

Ceci étant dit, penchons-nous maintenant sur les paroles de la chanson, carrément énigmatiques (traduction ici)… Je vais juste donner mon sentiment sur le sens de la chanson, à l’éclairage de la traduction et des explications données dans Kate Bush, A Visual Documentary. Il semblerait (et c’est un thème abordé fréquemment par Kate, dans Them Heavy People, All We Ever Looking For, Sat In Your Lap et sur l’album The Dreaming en général) qu’elle cherche à progresser, à gagner en connaissance, à attraper l’insaisissable, un peu comme en suivant le rêve prométhéen ou une Ève gourmande (Dehors dans le jardin, c’est une moitié de paradis). Et cette soif de connaissance est un bienfait, mais c’est aussi dangereux (Je n’ouvrirai pas les boîtes qu’on ne m’a pas dit d’ouvrir, je ne suis pas une Pandore), et vertigineux : ça fait peur (Soudain mes pieds se dérobent, tout va au ralenti, je ne sais pas pourquoi je pleure, suis-je suspendue à un fil précaire ?) et ça conduit parfois à une régression (“Maman ! où sont les anges ? J’ai peur du changement”). D’où la musique en forme de valse, qui accompagne un constant aller-retour entre l’approche d’une vérité et le recul de celle-ci (J‘essaie de m’approcher et alors que ça devient plus clair, il y a quelque chose qui apparaît sur le chemin-qui lui bouche la vue).

Elle en conclut sagement, malgré l’appétit qui l’anime, que “On ne peut tout avoir”. Une façon sans doute de reconnaître la faiblesse humaine dans le savoir et dans les possessions, d’accepter le mystère et l’incompréhensible… Une sorte d’humilité forcée en quelque sorte…