Kalaw s’élève à 1320 m d’altitude, cette ville était pour les fonctionnaires britanniques une retraite estivale, loin de la fournaise. Very british les bungalows, les jardins merveilleusement entretenus et le tennis de l’hôtel.
Dans cette station climatique, on croise encore les Pa-o (Karen), vêtus de noir ou d’indigo. Les femmes portent une coiffe colorée, une jupe rouge gonflée par des crinolines en bambou surmontée d’une veste bleue à plastron rouge.
Pindaya se trouve après une grimpette jusqu’à l’entrée de la grotte Shwe-Umin. Plusieurs milliers de statues de Bouddha. Mais encore à ce jour, aucune explication quant à ces 8094 statues, vieilles pour la plupart de plusieurs siècles.
Nous nous dirigeons vers le lac Inle escortés par les buffles.
Sur le lac Inle, les jacinthes sauvages forment un tapis de végétation.
Les Intha (fils du lac) vivent ici au bord du lac dans des maisons sur pilotis, cultivent des potagers flottants et pêchent, debout à l’arrière de leur pirogue, manœuvrant la rame d’une main et d’un pied. Le lac se situe à une altitude de 878 m, a une superficie de 158 km² et une profondeur de 3 à 5 m. Les Intha, 80 000 personnes, sont pêcheurs, riziculteurs, maraîchers mais aussi forgerons, orfèvres, menuisiers, charpentiers, potiers et les femmes d’habiles tisserandes. Cette ethnie est l’une des plus riches de Birmanie et la seule autosuffisante.L’accumulation des débris végétaux et des sédiments sur les berges du lac a produit une couche d’humus de 90 à 120 cm d’épaisseur, plus légère que l’eau. Ces îles flottantes sont découpées à la scie en bande de 100 m de long sur 2 à 10 m de large que les paysans achètent à l’Etat, qu’ils remorquent jusqu’à leur maison pour les cultiver.
Les jardins sont ancrés au fond du lac par des perches de bambou, couverts de boue puisée à l’aide d’écopes à longs manches avant d’être ensemencés. Dans ces jardins flottants très fertiles (kyunpaw) les femmes Intha font pousser des aubergines, tomates, choux, concombres, haricots, pois, piments, noix de bétel, oranges, citrons verts, bananes et fleurs qu’elles iront vendre aux marchés.
Les Intha se déplacent d’une manière unique sur ces eaux peu profondes. Debout sur une jambe à l’arrière de leur pirogue, ils appuient l’autre sur une longue perche qu’ils guident de la cheville, le pied passé derrière. La station debout leur permet de scruter le fond du lac à la recherche de poisson et d’éviter des herbes flottantes. Ils gardent une main libre pour manier leur filet conique tendu sur une armature de bambou. Au moindre mouvement perçu, ils plaquent la nasse sur le poisson en la maintenant droite. Le filet s’abaisse sur la proie –carpe, poisson-chat, anguille – qu’ils piquent de leur trident.
La fabrique de cheroots ma op cheroot est un atelier qui emploie des femmes, à la dextérité incroyable mais aux maigres salaires. Le tabac est aromatisé avec du tamarin, de la canne à sucre, des bananes séchées et de l’eau de vie locale. Pour l’envelopper, on utilise les grandes feuilles de cordia meiser, un arbuste cultivé par les Pa-o. Des feuilles de maïs, pressées ensemble à l’aide de papier journal, sont taillées en filtres. Ces cigares seraient agréablement doux et savoureux. Je n’y ai pas goûté !
Ywama, voilà un village lacustre dont le marché flottant, tous les 5 jours, est l’une des attractions touristiques. A quelques kilomètres, en face du débarcadère du village de Namphu la pagode Phaung Daw U renferme 5 bouddhas rapportés de la péninsule malaise au 12e siècle. Ces statues furent oubliées dans une grotte avant de rejoindre la pagode. Elles sont maintenant couvertes de si nombreuses feuilles d’or qu’elles ressemblent à présent plus à des globes d’or ou des fétiches animistes qu’à des bouddhas. Lors du festival de la pagode les cinq bouddhas « visitent » les villages riverains à bord d’une barge royale dont la porte est ornée d’un karaweik (oiseau mythique doré).
Au milieu du lac, le monastère Nga Phe Chaung vieux de 250 ans, offre une attraction qui a fait le tour du monde. Les chats sautent, sur ordre, à travers un anneau lorsque les moines leur en intiment l’ordre !
Sabine
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