François Trinh-Duc homme peut devenir le leader de jeu (Photo : Mail Online)
Les scores de cette troisième journée en disent long sur l’homogénéité du niveau des équipes de ce tournoi 2010. Quatre point d’écarts entre Irlandais et Anglais (20-16), même chose pour le match entre Italiens et Écossais (16-12), à peine deux points d’écart supplémentaires entre Gallois et Français (20-26). On peut dire que toutes les équipes se valent et que ce tournoi se jouera sur des détails. Attention donc aux Italiens, qui viendront au Stade de France avec des certitudes sur leur jeu, jamais les Italiens n’avaient semblé si compétitifs. Que dire du match des Anglais qui arriveront revanchards sur le territoire français. Pour gagner ce tournoi, les Anglais n’ont plus choix : aller gagner à Murrayfield et au Stade de France. La France est sans aucun doute l’équipe qui a fait la plus belle impression lors de cette première phase, la victoire contre les Gallois la place dans le carré d’as du classement mondial IRB, aux côtés des trois ténors sudistes (Nouvelle-Zélande, Australie et Afrique du Sud). Néanmoins les observateurs et spécialiste ont forcément vu la fébrilité des Bleus en deuxième mi-temps. Personne n’est dupe, les Bleus ont connu beaucoup de réussite. La réussite est la marque des bonnes équipes, mais ce XV de France est prenable. Souhaitons, que nos tricolores trouvent cette constance qui leur manque. Espérons aussi que nos Bleus retrouveront leur rugby champagne qui faisait de cette équipe une référence mondiale en termes de jeu. Car si les bases sont là (grosse défense, énorme pack, jeu au pied et touches s’améliorant) n’oublions pas que Marc Lièvremont et ces collaborateurs nous avaient promis un retour au beau jeu lors de leur prise de pouvoir. Or nous ne pouvons que constater le manque d’ambition du jeu français : qui est des 6 équipes celle qui a le moins cherché à envoyer du jeu. Il n’est pas question ici de tirer sur une équipe et des entraineurs qui gagnent. Ce n’est pas le style de la maison. Mais, il n’est pas question d’oublier les belles promesses faites par nos entraineurs au moment de leur prise de fonction. Au petit jeu des comparaisons, observons qu’après trois ans à la tête du XV de France, Bernard Laporte nous proposait un jeu bien plus alléchant que ce que nous offrent aujourd’hui les Bleus version 2010. C’était la fameuse époque des blocs offensifs qui permirent aux Français de remporter leur Grand Chelem 2002. Peut-être manque-t’il à ce XV de France, les quelques joueurs racés pouvant apporter ce petit plus qui a fait la naguère la force de cette équipe. Je pense à des joueurs tels que le Perpignanais Maxime Mermoz, et à degré moindre au Bayonnais Benjamin Fall, ou encore à Fulgence Ouedraogo qui grâce à sa mobilité peut apporter un précieux soutient à ces trois-quarts dans leurs entreprises. Dans le même ordre d’idées, je rejoints les commentaires de Fabien Galthié, par ailleurs excellent dans son rôle de consultant, regrettant que l’on se débarrasse systématiquement du ballon par du jeu au pied court, ce qui devient une marque de nervosité quand ce geste est répété une dizaine de fois par match. Aux côtés des bonnes nouvelles, je retiendrai la bonne prestation de notre paire de demis, complémentaire, et qui progresse match après match. Trinh-Duc à une bien meilleure gestion au pied, espérons qu’il n’oublie pas pour autant ses qualités premières qui est d’aller jouer dans la défense adverse. Nos avants nous ont aussi donné satisfaction, mais ce n’est pas une surprise, car ils ont atteint un excellent niveau depuis bientôt 10 matchs. Les Français croient plus que jamais en son équipe. Avec 5,8 millions de téléspectateurs, France 2 n’eût d’ailleurs aucun mal à battre la série phare de TF1 « Les experts », preuve qu’il existe une réelle attente.
Il reste 160 minutes pour transformer cette bonne équipe de France en Champions.