Max | Je fais, tu fais, il faut...

Publié le 27 février 2010 par Aragon

Je reçois ce matin un courriel de quelqu'un que je ne connais pas.

Un petit mot gentil et le texte qui suit. Il faut écrire. Tout le monde sait écrire, pas d'élu, pas d'exclu.

Même ceux, qui comme moi, ne sont jamais allé à l'école. Pas de complexe à avoir, à vos plumes !

Tout le monde porte les blessures d'une vie, ou d'une tronçonneuse sur le coeur. Tout le monde a une belle ronde à faire avec des mots.

Continue amie inconnue !  Carnet intime, blogue, nappe en papier sur coin de table, qu'importe, continue !

Ainsi que le disait "l'autre", écris comme si ta vie en dépendait.

Mon petit bois,  mon crève-coeur. Je te pleure et je te revois balancer ton insouciante ramure qui s'embrasait au couchant ! Sinistre présage ! Le chêne robuste et tranquille abritait l'acacia moribond sous ses pompons de gui et le châtaignier qui osait ses premiers fruits.

Je savourais, allongée sous ton ombre, ta paix, ton mystère et ta beauté, rares petits espoirs d'éternité. Mais un matin, presque à l'aube, comme  on sonne l'hallali, le concert des tronçonneuses a fait savoir à la ronde, ta condamnation.

La lame assassine a tranché tes assises centenaires. Et j'ai vu, l'un après l'autre, hébétés, hésitant un instant, tes compagnons tomber dans un sanglot sourd. La tempête a terminé la curée et tes souches renversées dans la ravine crispent encore leurs racines dans une ultime agonie.

Quelques rescapés croisent leurs cimes et tendent vers le ciel leurs bras décharnés pour implorer une illusoire clémence ? Tes grumes gisent dans le pré d'à côté et ton coeur privé de toute substance, réchauffe quelque foyer frileux . Adieu l'Ami, tu étais la vie et je me souviens ...