Pourquoi toutes les équipes jouent en 4-5-1?

La France, l’Espagne, l’Italie, l’Argentine et tant d’autres encore. Les équipes abordent la coupe du monde avec deux options : le 4-3-3 ou le 4-5-1. C’est frileux même pour des formations offensives. Objectif : sécurité. Tableau noir.

Très en vogue, cette formule tactique c’est d’abord une sécurité supplémentaire. Défini comme « à la lyonnaise » en France, le 4-5-1 permet de blinder son milieu avec 3 milieux axiaux chargés de défendre mais aussi de se projeter vers l’avant. Il faut obligatoirement un 6 costaud (Diarra à Lyon à l’époque), fort au duel pour reprendre des ballons.

Ce système permet surtout de ne pas prendre les adversaires à pleine vitesse. Quand voit on des joueurs franchir la ligne milieu-attaque avec le ballon? Quasiment jamais. Il y a trop de monde dans cet axe. Et si on ajoute les ailiers qui défendent sur les latéraux, on se dit qu’on est vraiment dans un système restrictif.

Govou, Ballon d’Or du 4-5-1

Les entraîneurs se défendent d’avoir recours à ce système pour mieux défendre avec cette éternelle phrase : « ce n’est pas le système, ce sont les joueurs qui font le jeu ». Oui, certes, merci pour la formule apprise le 1er jour du cours d’entraîneurs.

Un joueur de côté en 4-5-1 cela n’a rien à voir avec un 4-4-2. Govou est le meilleur exemple : il doit sa place en équipe de France à ce système. Dans un 4-4-2, l’ex-lyonnais n’aurait aucune chance d’être titulaire. C’est le plus fort pour fermer son côté et repartir pour 40 mètres vers l’avant. C’est triste mais vrai. En 4-4-2, le milieu de côté n’est pas obligé de suivre son latéral, il a une couverture derrière lui. En 4-5-1, c’est impossible, il faut suivre son latéral sinon c’est danger.

Alors Raymond, on joue comment?

Jouer avec une pointe c’est risquer de l’isoler. Lisandro à Lyon ou Chamakh sont de bons exemples. Dans des équipes plus fortes on a ce même souci parfois. Rooney joue 25 mètres devant ses ailiers et son milieu de terrain, pareil pour Drogba sur les longs ballons en attendant que Malouda et Anelka déboulent. Pour jouer en 4-5-1, il faut d’abord avoir un joueur capable de garder le ballon et c’est tout le défi de l’équipe de France aujourd’hui. Personne ne regrette Bafé Gomis mais un bon gros costaud aurait été utile.

Arsenal est inoffensif quand Bendtner ne tient pas le ballon devant, pareil pour Milan qui était zéro l’an dernier avec Inzaghi et qui est bien mieux avec Boriello (et Ronnie qui s’est remis à jouer, aussi).

Devant nos carences, Domenech a, depuis un an, basculé vers le 4-5-1 et depuis 3 semaines vers un 4-3-3. Le débat sur la pertinence du système sera éternel à moins que nous enchainions les succès. Et ça c’est pareil pour toutes les équipes, même l’Espagne qui se sécurise aussi en blindant le milieu pour faire ce qu’elle fait de mieux, garder le ballon.

 José Mourinho