Toy Story

Publié le 27 février 2010 par Saintleger

J’ai longtemps hésité avant de publier ce post, et puis c’est un tweet de Peter qui a fini de me décider. Celui-ci évoque une vieille tradition selon laquelle les diplomates britanniques quittant leur poste se lâchaient dans une «lettre d’adieu». Loin de moi de prétendre aux fonctions diplomatiques, malheureusement, mais j’ai donc décidé de sortir de ma réserve coutumière pour expliquer les raisons du départ du job que j’assumais il y a encore quelques mois dans une boîte de « comm’».

Pour ma part, le synopsis du film est banal : un architecte se bat pendant des années pour monter la demeure des proprios et, le jour de l’inauguration, ceux-ci décident de donner les clefs à la décoratrice. Un classique du genre « vu dans une salle près de chez vous ».

Ce motif évident explique à lui seul la raison de mon départ. Mais à celle-ci s’en ajoutent d’autres qui sont sommes toutes assez simples et, sans vouloir être ironique, pourront paraître désormais traditionnelles au point de ne même plus s’en offusquer. L’incompétence managériale, la couardise décisionnelle, l’égoïsme de l’encadrement dédié exclusivement à sa survie personnelle et à son autopromotion, l’injustice et la perte des valeurs humaines ne surprennent plus personne. Ces actions sont même facilitées, ou amplifiées suivant le point de vue qu’on adopte, par une nébuleuse distante qui permet au « board » de se réfugier assez confortablement derrière des ordres lointains, souvent transatlantiques, et dictés par une obsession de croissance à deux chiffres. Par lassitude, nous sommes souvent tenus de prendre en compte ces attitudes de fait, et les considérer comme une part entière du job.

Toutefois, ce management « old generation » (en tout cas à l’aune de ce qui se profile actuellement) ne représente pas ce qu’aujourd’hui nous sommes en droit d’attendre d’un management moderne, à fortiori lorsque, comme moi, on a œuvré pour la mise en place de nouveaux flux de communication en entreprise qui impliquent des valeurs fortes comme l’honnêteté et la transparence. Ce n’est pas pour rien que ces trois dernières années je me suis battu pour une devise simple « respect et engagement », directement inspirée du surf et qui aura fait rire quelques amis américains lors d’une séance de coaching…

Je ne conseillerais que trop à mes anciens « boss » de lire cet article, avec lequel je suis parfaitement en phase et qui résume très bien l’encadrement dans une société en mutation vers un modèle 2.0.

Reste que j’ai un profond problème génétique avec la « trahison des amis de 20 ans ». Je ne sais pas, chez moi ça passe mal. Au bout de toutes ces années à bouffer des couleuvres à droite et à gauche, je devrais pourtant en faire mon affaire. Mais non, décidement, le mode Toy Story ce n’est pas trop mon truc. Donc exit, je tourne la page.

Heureusement tout n’est pas sombre malgré trois années et quelques à tirer une valise du sud vers le nord et inversement. Il me reste tout de même le goût d’une formidable aventure riche en enseignements, en paris gagnés, en visions confirmées et en nouvelles amitiés. Et ça…


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