LE NEZ DU LAPIN, UN ORGANE FRAGILE
L'une des hypothèses visant à expliquer pourquoi les lapins éprouvent des difficultés respiratoires, se fonde sur le fait que les particules de poussière et d'humidité, même extrêmement fines, peuvent, et sont réellement retenues au passage de l'air inspiré.
Cette découverte est le résultat d'observations, faites sur un appareil très spécial, par un savant britannique réputé et compétent, et publiées par lui, dans le bulletin de la Société Royale.
Selon le Docteur Davies, rapporte" Small Stock Magazine", des particules plus fines encore peuvent pénétrer jusqu'aux poumons, si elles ne sont pas arrêtées par accumulation dans les tissus voisins de la surface, qui jouent parfois le rôle d'agent de contrôle.
STRUCTURE DU NEZ
Rares sommes‑nous à imaginer quel appareil de climatisation d'air le lapin possède dans son nez.
Tout l'air qu'il respire doit en effet franchir les deux petites narines où se trouvent quelques six petits os en forme de crosse qui font saillie dans le couloir nasal et ressemblent fort à la grille et à la tubulure d'un radiateur d'automobile.
Ils se comportent, dans une certaine mesure, de la même manière puisqu'en un espace restreint, ils fournissent une surface maximale pour le réchauffement (et non le refroidissement) et l'humidification de l'air que respire le lapin.
La membrane extérieure qui recouvre ses os est dotée d'un riche réseau de capillaires sanguins et d'une quantité abondante de muqueuses qui libèrent continuellement chaleur et humidité.
De plus, cette membrane est recouverte de milliers de cils extrêmement fins, comme des poils qui, non seulement, servent à retenir la poussière et l'excès d'humidité en suspension dans l'air, mais par leur mouvement de vibration continuelle, servent aussi d'équipe de relais pour refouler à l'extérieur les particules.
Toutes ces structures, os, vaisseaux sanguins, glandes et cils, font partie d'un filtre très délicat, dont les interstices sont d'une telle finesse microscopique qu'il n'est pas étonnant que les lapins soient à ce point vulnérables à des troubles respiratoires, surtout si l'on se souvient qu'un lapin ne peut, ni ne veut, respirer par la bouche.
CE QU'IL FAUT ÉVITER
Tout excès de poussière ou d'humidité dans l'air entraîne une accumulation dont il faut se débarrasser sans tarder, faute de quoi l'animal souffre d'un manque d'air.
De même l'effort accompli par cet appareil délicat pour s'adapter à tout changement brusque de température ou d'humidité prédispose l'animal à l'engorgement des vaisseaux sanguins et des glandes, ce qui a pour effet d'obstruer les canaux, déjà étroits, et de réduire ainsi leur action.
Une exposition prolongée et continuelle à des conditions aussi anormales et donc à l'éternuement, qui est la seule ressource dont dispose le lapin pour se soulager, conduit à une irritation chronique des canaux et favorise l'incursion de bactéries associée à des rhumes chroniques.
De même que la connaissance approfondie de toute pièce mécanique délicate, permet le fonctionnement de la machine dans les meilleures conditions d'efficacité et de rendement, de même l'auteur croit que ce détail, si on le garde toujours présent à l'esprit, peut aider les éleveurs à prévenir l'une des maladies les plus graves du lapin.
La raison n'est‑elle donc pas dans l'élimination de quantités excessives de poussières à l'intérieur et autour des clapiers, dans
la lutte contre les courants d'air et enfin dans la protection de la colonie contre les brusques variations de température et d'humidité.