Cette formule est employée tous les jours. Le bon sens populaire , pour certains, peut être et pour quoi pas. La gauche libérale se désagrège progressivement, récupérée par Nicolas Sarkozy et recyclée à droite. Les rangs des « néos » s’allongent, ce qui confirme le contenu de nos billets précédents. Charasse et Migaud qui partent à la soupe, deux de plus et le « bon sens populaire » peut à nouveau en déduire par la formule lapidaire « Tous les mêmes ! ». Ils sont certes différents par certaines mesures prises par la gauche mais dans le cadre du même système et de la même politique. Seules quelques mesures peuvent les différencier, la CMU et les 35 heures. Mais aucune de ces mesures n’est financée par le capital, elles le sont toutes par le travail. Les mutuelles, dont les cotisations viennent des poches des adhérents, qui sont pour l’essentiel des salariés. Les capitalistes ne fréquentent pas les mêmes guichets. La réduction du temps de travail a été financée, directement ou indirectement par ceux qui en bénéficient, les travailleurs. Cette baisse du temps de travail, n’a pas altéré les bénéfices, bien au contraire, ils ne se sont jamais aussi bien portés, contrairement à la santé des travailleurs. Ces deux mesures restent pourtant des symboles forts à gauche, comme le travailler plus pour gagner plus, à droite. Qu’en reste t il , de l’un comme de l’autre. La droite privatise et la gauche s’élève contre les privatisations de la droite. La gauche arrive au pouvoir et privatise ce qu’elle contestait dans l’opposition. le « Tous les mêmes » revient en force.
Ils ont beau traiter le Président de la République de « nabot » et de tout un tas de politesses, les arguments politiques restent faibles. C’est lui qui fait le jeu et ils sont toujours plus nombreux ceux qui veulent y participer et prendre leur part de notoriété . Il y a également ceux à qui il n’a rien demandé et qui s’empressent d’approuver certaines de ses mesures parmi les plus réactionnaires . Rocard, Lang, Valls et consort. Il y a bien un DSK, éminent parmi les éminents acteurs du capitalisme international, qui impose des politiques ultra libérales aux pays les plus pauvres. La vision d’une certaine gauche n’a d’horizon qu’à droite, ce qui permet d’affirmer à quelques ingénus qu’il n’y a plus de droite et de gauche et que ces critères sont dépassés et bon sens populaire de lancer « Tous les mêmes ». A force de brouiller les cartes, l’évidence se fait sentir, le jeu n’est pas à gauche, enfin , au sein d’une certaine gauche. Le NPA s’y met aussi, avec une candidate voilée et sa proximité avec Tariq Ramadan, en inventant un nouveau concept, l’islamo communisme , contre toute la tradition laïque de la gauche française et de son mouvement ouvrier. Mais chacun « couvre sa chapelle », justifie le politiquement injustifiable en avalant souvent les couleuvres. Les choix partisans ont émoussé le sens critique et l’apolitisme devient une vertu . Le résultat repousse l’émancipation pour ne considérer les travailleurs et les électeurs comme de simples masses de manœuvre. Elles ne sont plus que des supports à carrières et notoriété qui de manière inconsciente reprennent le même refrain « Tous les mêmes » dont se délecte la droite et la bourgeoisie puisque il n’y a plus d’horizon que le sien.
On ne dit plus, « il est de gauche » ou « de droite » mais très simplement, « il est compétent » ou on se tait. L’élitisme remplace les choix politiques et ils nous parlent de « Métier » de la fonction politique et élective, de « personnel politique ». Plus besoin d’élire puisqu’il s’agit de métier, de profession, il suffit de remplacer chaque élection par un concours sur titres et prévoir des indemnités en cas de licenciement. Ils ne prennent même plus de précautions avec l’apparence démocratique. C’est la sphère du pouvoir du « personnel politique » avec le seul critère de « compétence technique », qui suppose l’apolitisme et l’aliénation. C’est le rêve de la bourgeoisie et la nouvelle « utopie » social libérale. Du coup le « tous les mêmes » prend un sens politique, lui.