Dans le blogue ami de Leveto, Vous voyez le topo, Aquinze rappelle l'étymologie fantaisiste de la formule Am Stram Gram par Robert Escarpit. C'est une explication assez délirante, mais on a pu lire pire à ce sujet, parce que je crois que c'est l'un des sujets ayant entraîné le plus d'imbécillités pseudo étymologiques, tout comme l'origine de O. K. ou de Au temps pour moi. Je donne donc ici le poème écrit par le baron Louis de Lenclume qui serait la source de l'expression.
Versets à la cruelle Héra
Ah que j'aime à chanter et ces bois et ces champs
Que j'allais, hier encor, de ma Muse illustrant
Mais hélas aujourd'hui mon chagrin est trop grand
Pour la cruelle Héra depuis qu'Eros me pique,
A la voix de mon luth, nul Echo ne réplique,
Car en mon coeur navré encor l'amour est grand
.O rival trop heureux, dans ton champ qui laboures,
Si tu savais bien voir le bonheur qui t'entoure,
Puisque sous l'olivier la blonde Héra t'attend !
Ah que j'aime à chanter et ces bois et ces champs
Que j'allais, hier encor, de ma Muse illustrant !
Mais hélas aujourd'hui mon chagrin est trop grand.
Le poème pseudo ronsardisant est déchiré et brouté par une chèvre, puisque la scène se déroule dans un paysage bucolique. Le baron tente ensuite de le reconstituer et par suite d'associations de sons fort compliquées, l'on arrive à Am Stram Gram.Ce conte de la Saint-Glinglin par Escarpit est construit comme une forme de parodie de nouvelle romantique et fantastique. On songe à Hoffmann, au Nerval des Filles du feu, au Balzac du Dôme des invalides, au Balzac de Mille et un fantômes.