Cécile Duflot me gonfle les nichons depuis longtemps. Elle est d’une suffisance peu commune. Il suffit de regarder sa photo. Le même air satisfait de dame patronnesse (ou au «chapeau vert» ?) qu’elle arborait sur le perron de l’Elysée après avoir été consultée par Nicolas Sarkozy sur la fameuse «taxe carbone». Incapable de se rendre compte qu’elle se faisait rouler dans la farine et que cette taxe était, comme l’a dit fort justement Ségolène Royal «inefficace écologiquement mais socialement injuste».
Mais Cécile Duflot - très curieusement pour quelqu’un qui est passé comme moi par la JOC - n’a pas la fibre sociale. Elle pense surtout pour les bobos. Qui n’ont pas les mêmes problèmes ni exigences que nous. Entre le superflu et l’accessoire ou le nécessaire et la simple survie au quotidien. J’avais déjà bien ri quand Clio m’avait dit avoir entendu Elisabeth Badinter traiter Duflot de gourde lors d’une émission de «C dans l’air» sur France 5… au sujet de l’allaitement maternel. Duflot lui ayant demandé si elle savait ce qu’était le plaisir de la femme qui allaite.
Comme tous les «afforgnats» à peine tombés du nid et qui croient avoir inventé l’eau sucrée… Je me moque aujourd’hui, privilège de l’âge, mais j’ai été comme ça pendant l’adolescence. Ce qui faisait enrager ma mère et sourire mon père, nettement plus indulgent pour mes travers.
Or donc, Cécile Duflot se permet de juger péremptoirement le PS et Ali Soumaré pour n’avoir pas réagi suffisamment tôt quand il fut attaqué par Francis Delattre et Axel Poniatowski, Lis-je dans Le Point : Ali Soumaré aurait dû démentir “plus vite”… la condamnation en justice que l’UMP lui imputait à tort. “On n’a pas à être victime d’accusations comme ça, si elles sont infondées, pendant des jours. C’est pas normal”…
Idem dans un “chat” du Monde le 19 février 2010 Duflot : “Je regrette le flou du PS dans l’affaire Soumaré” «Je regrette, pour M. Soumaré lui-même d’ailleurs, les quelques jours de flou que le Parti socialiste a laissés passer sur ce sujet. Je crois à la nécessité de la clarté et de la transparence pour tous les élus».
Je crois que tout simplement elle ne sait pas ce qu’est la vie qui est loin d’être un «long fleuve tranquille» pour certains d’entre nous. D’ailleurs, Ali Soumaré lui donne indirectement la réponse dans un article de Libération Ali Soumaré : polémique aggravée : «En deux jours, j’ai vécu cent ans».
Quand Madame Duflot aura pris quelques coups du sort bien carabinés sur la cafetière, je l’autoriserais à pérorer. Elle saurait alors ce que l’on entend par “sidération” au vrai sens psychique du terme qui interdit toute réaction. Stupeur et incompréhension. Pourquoi cela m’arrive-t-il ? L’impression d’être dans un cauchemar dont on espère se réveiller. Mais non. On aura beau fermer les yeux, les rouvrir. Sans doute aussi faut-il avoir vécu de semblables situations pour comprendre un tel désarroi.
Comme un boxeur KO debout mais qui refuse de jeter l’éponge il faut prendre le temps de récupérer en espérant que le gong annonçant la fin de la reprise retentira très vite et que les trois minutes de repos permettront de se refaire la cerise. En plus, il s’agit d’un “coup bas” bien évidemment interdit mais l’arbitre – dans ce cas entendre le juge – n’interviendra qu’après le combat pour très certainement disqualifier son/ses auteurs et leurs complices. Ce qu’a déjà fait en partie le 23 février 2010 Marie-Thérèse de Givry, procureure de Pontoise.
Cette mise au point a nécessairement plus de poids dans l’opinion et la classe politique que tous les démentis qu’eussent pu opposer aussi bien Ali Soumaré que les responsables du Parti socialiste. Interviewé par Libération, «Maintenant, je suis dans la campagne, à bloc» et répondant à la question “Pourquoi n’avez-vous pas publiquement dénoncé, dès samedi, les fausses accusations ?” il répondait fort justement «Si j’étais venu dire : “Ce n’est pas moi”, on ne m’aurait pas cru. Je voulais attendre que l’administration fonctionne, pour prendre le temps d’étudier précisément ce qu’on me reprochait».
Madame Duflot, évitez de venir nous donner des leçons. La vraie vie s’en charge bien suffisamment comme cela. Vous me faites aussi bien rigoler quand vous vous annoncez toute fiérote «Je suis très heureuse qu’au sein d’Europe Ecologie la question de l’éthique soit essentielle. C’est par exemple le combat de Séverine Tessier, fondatrice d’Anticor et candidate en Seine-Saint-Denis». J’en ai connu tellement qui avaient ce genre de certitudes et se sont trouvés fort marris de découvrir des malversations commises dans leur dos… L’argent corrompt parfois plus vite que l’acide.