26 février 2010
Au coin !
Nul n'est parfait. Toute téléphage que je sois, pire : toute pilotovore que je sois, en 2004, je n'ai pas bien fait mes devoirs. Cette saison-là, j'ai effectivement regardé les pilotes de Bones (hélaaas), Criminal Minds ou My name is Earl. Et pourtant, je n'ai aucun souvenir d'avoir regardé le pilote de Teachers.
Contrairement aux autres séries que je viens de citer, inutile de chercher Teachers dans les grilles récentes, car elle n'a pas eu autant de chance, et a été annulée au bout de 6 épisodes.
Si vous croyez que c'est ça qui m'arrête...!
Eh, vous savez ce qu'on va faire ? Un post La preuve par trois, voilà ce qu'on va faire. Parce que je ne dois pas être la seule à avoir zappé cette série, à mon avis...
Si Teachers a toutes les apparences d'un sitcom classique... c'est parce que c'est très exactement ce dont il s'agit. La scène d'ouverture annonçait un univers complètement décalé et loufoque, mais sitôt le générique fini, ça devient plus sage et plus classique. Le personnage principal, Jeff, se présente avant tout comme un petit rigolo qui passe le plus clair de son temps à tenter d'impressionner Alice, la prof britannique sur laquelle il a des vues. L'épisode consacre une bonne partie de ses scènes à le montrer en train de faire la roue devant elle, à se faire repousser, et aller en rire avec son meilleur copain.
Et juste avant qu'on ne commence à se dire que c'est un peu lassant, cette histoire, un élément perturbateur est introduit : une plantureuse prof remplaçante débarque pour la journée, interprétée par la belle Sarah Shahi (pré-Life). Et on sent immédiatement une bien plus intéressante alchimie entre les deux acteurs, bien que la dynamique avec son personnage commence par être la même qu'avec Alice : il se fait rejeter. Mais le dialogue dans le bureau de Jeff est plein de mordant et rappelle que la série peut avoir aussi de très bons côtés.
Teachers a choisi son camps, finalement : il s'agira d'une comédie romantique avant d'être une comédie sur la vie de prof. Ce contexte professionnel, qui au vu du titre de la série pouvait sembler en être l'ingrédient principal, n'est en fait utilisé qu'afin d'opérer un rebondissement de dernière minute sur la personnalité de Jeff, et finalement il ne s'agit que d'un prétexte à lancer cet espèce de triangle amoureux. Ce n'est d'ailleurs pas nécessairement un mal : le petit coup de théâtre atteint parfaitement son objectif, on ne l'a que modérément senti venir. La galipette autour de la façon qu'a Jeff d'exercer son métier n'est qu'une façon de revenir au sujet principal : will they or won't they ? Teachers étoffe son genre, mais ne perd pas de vue qu'il va être question avant tout d'une romance, et pas une satire de la vie d'enseignant.
Parmi les scènes que j'aurais envie de mentionner, il y a le coup du blouson, les explications brumeuses sur le thé chaud, et la réplique finale, dont l'effet est soigneusement préparé. Mais je n'en parlerai pas puisque, comme vous le savez, la règle c'est que dans un post La preuve par trois, je ne parle que de trois passages, et pas un de plus. Donc tant pis, vous ne saurez pas que ces moments valent le coup aussi.
Avec son grand bain de comédie romantique et ses quelques fulgurances hilarantes, Teachers a fait un choix net, mais qui ne plaira pas à tout le monde. Ce n'est pas ce qu'on vient chercher instinctivement dans une série qui s'appelle Teachers et dont le générique (faites-moi penser à vous découper le générique) est au contraire si focalisé sur l'univers scolaire. Quelques moments bien barrés montraient qu'il y avait tout de même du potentiel pour être drôle, mais sans que ce soit le principal.
Teachers aurait certainement mieux fonctionné en Asie qu'aux États-Unis, à bien y réfléchir...
Et pour ceux qui manquent cruellement de culture : la fiche Teachers de SeriesLive.