Devonte a depuis déménagé, de Londres à New-York, mais n’a pas changé d’un chouïa l’optimisme qu’on lui connait. Pour preuve ce titre d’album qui ne connait pas la crise, et surtout cette sobriété dans la grandiloquence qu’on lui connait. Pour ce deuxième album il s’est encore une fois entouré de nombreux amis musiciens, mais s’est appliqué avec génie à écrire chaque partition de chaque instrument tout seul comme un grand. Les cordes ont -on s’en doute- une nouvelle fois la plus haute importance, et les orchestrations en tous genres hissent les titres au rang de bande originale de cinéma, les grands espaces en bandoulière. Quant au personnage, le grand enfant qu’il demeure est toujours aussi attachant et extravagant. Tel un dandy romantique et décalé, il égraine ses mélodies mélancoliques et surréalistes avec une aisance digne des plus grands.
Si l’on enlève les trois interludes qui jouent peu ou prou leur rôle d’interlude, ni plus ni moins, il reste douze titres improbables et stupéfiants accessibles à la première écoute. Commençons avec "The big guns of Highsmith", titre fou qui emprunte autant à Queen qu’à l’univers de Tim Burton avec ses chœurs masculins et son piano en roue libre. Sur "There’s nothing under water" Devonte apporte un peu d’exotisme à l’aide d’un ukulélé, avant de se la jouer glam sur "Romart". Deux autres grands titres : "I don’t want to wake up alone" et "Marlene", deux autres singles en puissance qui reposent autant sur les cordes que sur les breaks, mais surtout sur la voix de Devonte qui par moment rappelle celle de son ami Conor Oberst. Enfin, trois autres morceaux envoient un peu plus le pâté, chacun à leur manière. Je pense à "Sweetheart" (The Coral ?), "Faculty of fears" et "Madame Van Damme" (refrain parfait ?) où les guitares se montrent un poil plus tranchantes et bien moins baladeuses.
En bref : il y en a pour tous les goûts dans cette nouvelle collection de titres pop folk bien anglais, mais surtout, c’est la personnalité ultra attachante de Devonte Hynes qui transpire de sa musique et la hisse vers des sommets insoupçonnés. Adam Green n’a qu’à bien se tenir.
Le Myspace
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"The big guns of Highsmith" en live minimaliste, "Marlene" avec tout le tintouin, et parce que je n’y résiste pas, cette lavomatik session plus qu’improbable: