PAR BERNARD VASSOR
Dans plusieurs journaux, des polémiques ont été soulevées entre journalistes et représentants du syndicat des typographes (dirigé par des hommes). Nous sommes en 1864, ce n'était pas la première fois que des femmes prenaient le pouvoir dans des ateliers. Déjà en 1832, des journaux furent entièrement réalisés par des femmes. L'expérience dura pendant deux ans. L'objet de la discorde portait pêle-mêle sur la liberté du travail, le maintien du niveau des salaires. Si on introduit des femmes dans les imprimeries disaient certains, c'est moins pour des motifs d'humanité et de morale, que parce que les femmes touchent un salaire inférieur. La situation des hommes est donc menacée !!!! L'idée fonctionnait déja en Angleterre et en Amérique où il existait un grand nombre d'imprimeries avec des ateliers mixtes. L'auteur du "Roi des Montagnes" prit le parti des femmes dans des articles au "Journal Officiel", il se prononça pour l'avantage de l'emploi des femmes et appuya leur droit de franchir les ateliers "qui pourront bénéficier de leur intelligence et de leur adresse" à la composition, à la correction et au margeage. La première expérience fut celle de la Société Paul Dupont à Clichy. ...........................
*Année du décès de Suzanne Voilquin, seule abandonnée dans un hospice. Elle avait dirigé "La Femme nouvelle" avec Désirée Gay et "L'Apostolat des femmes". Exaltée, elle fut la fidélité même et a laissé un témoignage émouvant : "Le Journal d'une fille du peuple, ou la Saint-Simonienne en Egypte". mise à jour le 26/02/2010