Les chercheurs sont de plus en plus nombreux à constater une influence de l’environnement sur les gènes et notamment leur altération (ici, ici, là et là, vidéo du Collège de France ici). Or l’altération des gènes peut conduire au vieillissement de la cellule et donc au vieillissement global d’un individu. Ceci s’observe très concrètement au niveau du noyau de la cellule, où les extrémités de l’ADN des chromosomes, appelées ‘télomères’ se réduisent à mesure que l’individu vieillit, et ce de façon physiologique.
On cherche dès lors à améliorer notre « hygiène de vie » pour se prémunir des maladies, en buvant moins d’alcool, en fumant moins, en faisant plus de sport... Les politiques de santé publique ont également pris des décisions en ce sens, notamment au sujet du tabac pour éviter les risques de cancers et maladies cardiovasculaires.
Mais les chercheurs sont allés encore plus loin dans cette hypothèse avec le constat suivant : Il existerait "un lien entre les émotions et ce qui se passe dans la cellule". Autrement dit nos émotions et nos états d’âme influenceraient notre patrimoine génétique. En effet, il a été découvert récemment que des individus souffrant de stress chronique présentent une méthylation de leur ADN (Methylation), sorte de modification des gènes, qui induit leur inactivité. Or ces gènes servent justement à réguler le stress, notamment oxydatif (stress oxydatif ici, là et là) au niveau de la cellule, une des causes majeures du vieillissement cellulaire. Il existerait donc un cercle vicieux : une vie plus stressante engendrant une moins bonne régulation du stress oxydatif, conduisant au final à un vieillissement cellulaire accéléré. Ceci dit ces méthylations semblent réversibles suite à une pratique sportive régulière ou la relaxation par exemple.
Cette étude est intéressante, car elle va à l’encontre du diktat du déterminisme génétique actuel. L’expérience, l’environnement, les habitudes de vie jouant dès lors un rôle notable sur notre « patrimoine génétique ». A suivre dans le Science et Vie de mars 2010…
Pour aller plus loin :
Déterminisme génétique ici, là et là.