Viens manger dans mon resto pirate

Publié le 26 février 2010 par Copeau @Contrepoints

"Le premier plat sera servi à 20 heures. Merci d'apporter du vin." Ce message envoyé par Simon Fernandez et Uyen Luu à leurs 27 hôtes, un vendredi de décembre, ressemble à une dernière recommandation avant une soirée entre amis. Sauf qu'il stipule que l'adresse de l'appartement ne doit en aucun cas être communiquée. Un mot d'ordre essentiel, car il est destiné à de parfaits inconnus qui ont réservé leur place par e-mail et s'engagent à verser environ cinquante francs suisses [34 euros] à la fin du repas.

Depuis deux mois, ce couple de trentenaires Londoniens installés dans un quartier branché transforme le séjour de son duplex en restaurant. Propriétaire d'une boutique, Uyen s'occupe de la décoration. Simon, informaticien, s'affaire dans la cuisine. Composé de huit plats, le menu est inscrit à la craie sur le grand miroir de la salle, et affiché sur un blog qui annonce ces rendez-vous gourmands. Les places sont très recherchées, et tous ces happy few arrivent à l'heure. Dans le hall exigu s'échangent regards et sourires entendus, face au tableau noir qui présente la disposition des convives autour de trois grandes tables. Les discussions fusent tandis qu'une purée de betteraves à la coriandre est servie en guise de mise en bouche. Agés de 20 à 40 ans, les hôtes se définissent comme des épicuriens en quête de nouvelles expériences culinaires et sociales, comme cette jeune Australienne venue avec un collègue. Fascinée par cette nouvelle formule de restauration, elle lit chaque semaine les blogs d'une vingtaine d'adresses aux quatre coins de Londres, qui relatent avec piquant les aléas des préparatifs, la thématique des menus et l'ambiance des soirées, photos à l'appui. En Grande-Bretagne, aucune licence n'est exigée à condition que ces lieux ne vendent pas d'alcool. Tout un chacun peut donc s'improviser chef d'un soir, ce qui explique le succès fulgurant de ces tables d'hôtes anonymes.

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En Suisse, la loi fédérale sur les denrées alimentaires est nettement plus stricte qu'au Royaume-Uni, et la préparation de mets commercialisés dans une cuisine privée est interdite. Un cadre légal qui aura découragé plus d'un chef amateur.

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