L'Enlèvement, Vladimir Volkoff

Par Craklou
Parlons peu, parlons bien, je vais donc commencer par remercier Blog-o-Book et le Livre de Poche pour ce partenariat ! Ce fut une lecture plutôt intéressante, d'autant plus que je ne lis que très rarement, pour ne pas dire jamais, de roman d'espionnage. C'était donc une bonne occasion de m'y mettre! Je ne regrette pas, sans pourtant avaoir été totalement convaincue!





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L'ordre est tombé, émanant du président américain : Knezevitch, ce chef balkanique connu pour son charisme, mais aussi pour ses méthodes peu compatibles avec le "politiquement correct", doit être enlevé et traduit devant un tribunal international créé pour l'occasion. Toutefois les services secrets américains, face aux difficultés de l'entreprise, préfèrent "repasser le bébé" aux Français, qui assumeront ainsi l'échec éventuel. C'est à un jeune capitaine répondant au pseudonyme de martin, que revient la mission de mener à bien l'enlèvement.
Mais est-il si aisé de livrer à un tribunal de complaisance un homme pour lequel on éprouve une fascination croissante, et qui, de plus, vous sauve la vie ?
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Au début de ma lecture, j'ai trouvé ce récit plutôt très bon : je suis entrée directement dans l'histoire, l'intrigue démarre sur les chapeaux de roues, avec une envie pressante de lire toujours quelques pages de plus.
Le style de l'auteur m'a par ailleurs assez convaincue, alternant un niveau de langue assez soutenu, avec des répliques assez croustillantes, et des citations anglaises et latines toujours bien placées. Bref, le texte se lit très bien, très agréablement : je me suis délectée tout au long du roman de ce talent littéraire.
J'ai également tout à fait apprécié l'alternance des points de vue, d'un personnage à l'autre, aussi bien que d'un pays à l'autre. C'est une ruse assez commune en littérature, mais je m'aperçois à chaque fois qu'avec moi au moins elle fait son petit effet : rien de tel pour donner du rythme à la lecture!
Les personnages foisonnent, mais comme ils sont à la fois bien décrits et caractérisés, j'ai réussi à suivre tant soit peu qui était qui, et cela ne m'a pas dérangée.
Enfin, si je suis à peu près incollable sur les relations sinon internationales à grande échelle, du moins européennes entre 500 et 1800, je suis en revanche complètement nulle, et j'insiste bien sur le complètement nulle, sur tout ce qui a pu se passer dans le monde depuis 1815, ou presque. C'est dire que les évènements, fictifs en grande partie, mais pas que, dont parle ce roman sont à la fois complexes mais parfaitement déroulés : j'ai quasiment tout compris, sans avoir eu l'impression d'assister à un cours de géopolitique pour les nuls!
En bref, j'arrivais à la moitié, voire les deux tiers de ce roman, avec uniquement de bonnes impressions. Et, en l'écrivant je me rends compte, il y a vraiment de bons compliments à faire sur ce récit.
Mais ensuite, ça c'est un peu gâté. Passé les 350 premières pages, ça devient un peu long, et j'ai tiré la langue sur la fin. Le tout manque de dynamisme passé un certain point ; c'est assez étonnant d'ailleurs, je ne pourrais pas vraiment situer de "point de rupture", simplement, au bout d'un moment, ça commence à faire un peu trop.
Mais surtout, le fond politique très très TRES réactionnaire, qui avait pu m'amuser au début, que j'avais pris un peu dans le genre La Vie est un long fleuve tranquille, devient finalement assez rapidement trop pesant. La religion prend une place grandissante dans la description des personnages, et cela m'a dérangée. Et je ne parle pas du jugement porté sur les conflits politiques, les grandes puissances, la modialisation etc. Sans avoir quoi que ce soit contre ce genre de littérature, chacun lit bien ce qu'il veut, je ne m'attendais pas à cela ; peut être est-ce ma faute, j'aurais pu me renseigner sur l'auteur avant d'ouvrir le roman.
Comme une petite citation vaut souvent mieux que de longues phrases, je vous laisse juger :
"On essaye vraiment de nous faire prendre des vessies pour des lanternes. les écoles n'apprennent pas la morale, les criminels sont encouragés à récidiver, les citoyens qui se défendent sont punis. On n'a plus le choix qu'entre le préservatif et l'avortement, ou alors on se met travelo... [...] On nous parle de la France, et on la vend aux plus offrant. Littéralement. On nous parle du christianisme et on nous flanque des mosquées partout."
Pour résumer, et ne pas terminer sur une note simplement négative, il s'agit surement d'un bon roman, ses qualités stylistiques et littéraires le prouvent assez, mais dont les opinions politiques et religieuses clairement affichées m'ont quelque peu "défrisée"!
Pour voir les avis des autres "partenariés", c'est chez Mara, L'Ogresse, Lounima et Snowball.